31mars 2018 - Découvrez notre pantalon adapté Clem et son ouverture par zip sur chaque cÎté du pantalon. Pensé pour faciliter l'habillage de personnes porteuses de protections. Pensé pour faciliter l'habillage de personnes porteuses de protections.
GROUPEZET ĂCONOMISEZ. Pack de pantalons sans siĂšge basic pour hommes. 149,94 CAD $ 127,44 CAD $. Pantalon pour Hommes en Chaise Roulante- En Denim Doux Du style et Confort en Fauteuil Roulant. Ă partir de 69,98 CAD $. Type d'habillage.
Desinstallations accessibles en fauteuil roulant sont disponibles. Un jardin offre un espace supplémentaire pour la détente et les loisirs en plein air. Si nécessaire, des places de stationnement sont mises gratuitement à la disposition des voyageurs. Les services supplémentaires comprennent un service d'étage (payant), un service de réveil, un service de
Vivreen fauteuil roulant ne doit jamais signifier vivre seul et sans amour. Au contraire, lâamour, lâamitiĂ© et les relations avec les autres sont des choses essentielles pour bien vivre en fauteuil roulant. Si vous vous efforcez de rester positif, vous vous rendez trĂšs vite compte, Ă votre tour, que rien nâest impossible.
Actuellement les vĂȘtements pour les personnes en fauteuil roulant ne se limitent plus au critĂšre du confort. Ils se veulent de plus en plus stylĂ©s pour rester Ă la mode. Les personnes handicapĂ©es ont, elles aussi, besoin dâĂȘtre apprĂ©ciĂ©es et aimĂ©es. Les stylistes ont pensĂ© aux personnes en fauteuil roulant et proposent actuellement des vĂȘtements dans lâair
Dignedâun pĂ©plum, cet engin ultra stylĂ© pourrait enfin dĂ©mocratiser le vĂ©lo. Accessible aux personnes en fauteuil roulant, il permet de pĂ©daler en toute libertĂ©, sans jamais perdre une once dâautonomie. Et en plus, câest une invention française ! PrĂ©sentations. Source : Benur. Des tricycles pour personnes en fauteuil roulant (des
Mobiclinic Fauteuil roulant Ă©lectrique, ModĂšle Lyra, Pliable, Aluminium, avec moteur, Marque europĂ©enne, Pour personnes handicapĂ©es et ĂągĂ©es, OrthopĂ©dique, Autonomie 20 km, 24V, Bleu et Noir. 40. 1 017,95âŹ. Recevez-le entre le jeudi 25 aoĂ»t et le samedi 27 aoĂ»t. Livraison GRATUITE.
VĂȘtementde pluie long pour fauteuil roulant. 4 avis. A partir de 66.90 âŹ. VĂȘtement de pluie impermĂ©able coupe-vent et dĂ©perlant. Couvre totalement les pieds. Capuche Ă serrage, fermeture Ă glissiĂšre sur le devant. 2 fentes dans le dos pour le passage des poignĂ©es. 100% polyamide, lavable Ă 30°. Voir le dĂ©tail. Livraison en 24h.
Pantalonet bermuda. Discret : - Transformation grĂące Ă des bandes pression cachĂ©es au-dessous des genoux. - Bouton et fermeture Ă©claire d'ornement pour garantir un style pantalon de ville. Confortable: le tissu est doux et agrĂ©able; Ăconomique: une seule piĂšce pour toute l'annĂ©e; Pantalon conçu pour une personne en fauteuil roulant
Entréeaccessible en fauteuil roulant. Ambiance : Chaleureux. Décontracté . ClientÚle : Groupes. Offre : BiÚre. Vin. Services : Convient aux enfants. Services de restauration : Desserts. Services disponibles : Terrasse. Repas sur place. Livraison. Tags: Restaurant, Les avis (100) daniel.a 4 / 5. Le 12/06/2021 à 13:20. Endroit adorable, terrasse ombragée naturellement par les arbres
t9QaZuk. Heidi a toujours Ă©tĂ© passionnĂ©e par lâunivers de la mode et espĂ©rait devenir styliste. Quand un terrible accident vient bouleverser sa vie, la jeune femme ne baisse pas les bras. Elle utilise cette tragique expĂ©rience pour imaginer des vĂȘtements adaptĂ©s aux personnes handicapĂ©es. Enfant, Heidi rĂȘve de devenir designer et de crĂ©er ses propres lignes de prĂȘt-Ă -porter. Elle choisit elle-mĂȘme ses looks, les accessoirise avec brio et se charge mĂȘme de la rĂ©alisation de sa robe pour rejoindre lâiconique bal de promo du lycĂ©e. AidĂ©e par sa tante, elle est lâune des rares Ă©lĂšves Ă refuser dâacheter une tenue toute faite et Ă prĂ©fĂ©rer dessiner ce quâelle souhaite porter. Aux yeux de la famille McKenzie, il est clair que la jeune Heidi sâapprĂȘte Ă devenir crĂ©atrice de mode. LâintĂ©ressĂ©e dĂ©cide donc dâĂ©tudier la mode Ă lâuniversitĂ©, avec une spĂ©cialitĂ© merchandising. Tout se dĂ©roule parfaitement pour lâAmĂ©ricaine, jusquâĂ ce quâun accident de voiture intervienne en 2007. A 21 ans, Heidi devient paraplĂ©gique. Dans un premier temps, lâĂ©tudiante voit son avenir rĂ©duit en miettes. Elle ne pense pas pouvoir percer dans la mode et doit sâadapter Ă sa nouvelle vie. Les mois passent et Heidi constate quâil est vraiment difficile de sâhabiller en fauteuil roulant. Les jeans, par exemple, sont un calvaire Ă enfiler. Elle se lance alors un dĂ©fi crĂ©er une ligne de vĂȘtements fonctionnels et stylĂ©s pour les personnes handicapĂ©es. Un beau challenge qui fait aujourdâhui la fiertĂ© de la jeune marchĂ© dĂ©laissĂ©"Moi qui adore la mode, jâai vite compris quâil Ă©tait quasi-impossible de trouver des vĂȘtements fonctionnels quand on est en fauteuil. Jâai donc dĂ©cidĂ© dâimaginer des designs pour que mes amis et moi puissions avoir des ensembles stylĂ©s qui sâadaptent Ă notre condition" explique-t-elle au Mighty. Trois annĂ©es sâĂ©coulent avant la naissance de la marque Alter Ur Ego, qui propose des jeans pour homme et femme circulant en fauteuil roulant. Chaque pantalon est Ă©quipĂ© dâune taille haute Ă©lastique, de poches XXL, de languettes adaptĂ©es, dâune ouverture cathĂ©ter et dâune ceinture de contrĂŽle pour le ventre. La marque compte de nombreuses commandes chaque semaine et Heidi dĂ©veloppe actuellement des lignes de jeans enfants, ados et plus size sur le mĂȘme modĂšle. La styliste aimerait aussi Ă©toffer ses collections en proposant des tshirts, des jupes, des shorts, des robes, des vestes et des chaussures. Selon elle, le prĂȘt-Ă -porter des personnes handicapĂ©es est un marchĂ© dĂ©laissĂ©. Et câest bien dommage le potentiel est Ă©norme. Heidi McKenzie compte bien sâimposer sa marque dans le monde entier et elle a bien raison. Quel magnifique projet ! © Alter Ur Ego ParaplĂ©gique, elle imagine des jeans stylĂ©s pour les personnes en fauteuil roulant A lire aussi Une jeune femme en colĂšre reproche Ă H&M ses tailles trop petitesCes mannequins rĂ©volutionnent le monde de la mode avec leurs formes
Dans le cadre de l'annĂ©e anniversaire de l'OpĂ©ra, Octave et l'Ă©cole Les Mots se sont associĂ©s pour proposer un atelier d'Ă©criture autour de l'OpĂ©ra. FondĂ©e en 2016 par Alexandre Lacroix et Ălise Nebout, Les Mots accompagne tous celles et tous ceux qui souhaitent progresser dans lâart dâĂ©crire, au contact dâauteurs reconnus. EncadrĂ©s par Ămilie de Turckheim, les participants de cette session spĂ©ciale ont Ă©tĂ© accueillis au Palais Garnier et Ă l'OpĂ©ra Bastille afin de sâimprĂ©gner de lâatmosphĂšre des deux théùtres et se glisser plus facilement dans la peau de leurs personnages. Entre courtes fictions, essais, tĂ©moignages, les auteurs se mettent en scĂšne ou sur scĂšne. De ce travail de plusieurs mois, sept contributions sont nĂ©es quâOctave a choisi de partager, avec en ouverture le coup de cĆur de la rĂ©daction. 1. MĂ©mĂ© au Palais Garnier Les deux figurants en laquais, sur scĂšne, sâil vous plaĂźt ». La voix souriante dans les enceintes Ă©grĂšne les chauffe ma voix dans la salle Messager. Lâacoustique est telle que, quand on tourne une page ou mĂȘme quâon pianote sur son tĂ©lĂ©phone, on entend le bruit Ă lâautre bout de la piĂšce. Abdou est attendu avec des verres pour la fontaine Ă jardin. » Ma sĆur mâenvoie un message, elle a passĂ© lâentrĂ©e, et ne sâest pas fait fouiller. Ouf. Je lâimagine qui monte, le cĆur battant, et qui dit Ă MĂ©mĂ© Tâas vu comme câest grandiose ? Tâas pas lâimpression dâĂȘtre Sissi, dâun coup ? ». Et elle se prend en pleine face le tourbillon de pierre et de marbre, les volutes spacieuses qui entraĂźnent au sommet. Ses yeux ne savent plus trĂšs bien oĂč sâarrĂȘter, sur les jambes dâune statue devenues toutes dorĂ©es, palpĂ©es par des milliers de mains furtives, sur les salamandres planquĂ©es derriĂšre les colonnades, ou sur les nervures caramel du marbre. La musique, elle, commence dĂšs le Grand escalier ; les marches changent de courbures au fur et Ă mesure quâon monte, et donnent envie de courir se jeter dans la salle. Si elle pouvait parler, MĂ©mĂ© ne manquerait pas de signaler quâelle le savait bien, elle, que je finirais radio grĂ©sillait dans la cuisine, Bohemian Rhapsody de Queen. Avec ma grande sĆur câĂ©tait toujours pop music, dance et top cinquante, et jamais, jamais, je nâavais entendu une chanson pareille. Les voix se sont envolĂ©es du poste et ont rebondi dans tous les sens, avant de dĂ©gringoler sur la table en formica rouge de MĂ©mĂ©. Dans la chaleur ennuyeuse de lâaprĂšs-midi, il se passait quelque chose, jâavais des frissons partout. Ma voix dâenfant sâest accrochĂ©e aux notes en essayant dâaller jusque lĂ -haut. Moi, jâaimais jouer au cri-qui-tue. JâĂ©tais gringalet mais je pouvais Ă lâaise exploser tous les tympans de la piĂšce, façon KaratĂ© Kid, rien quâavec mon brin de voix. Mais lĂ , je pouvais pas suivre, câĂ©tait tellement beau ! Et je comprenais rien aux paroles juste une explosion, qui sort du corps et tĂ©lĂ©transporte ailleurs, ailleurs loin. MĂ©mĂ© a dĂ» crier Mais ferme ton bec, enfin ! » et je lâai mĂȘme pas entendue. JâĂ©tais au sommet de ma voix. Puis la guitare Ă©lectrique mâa fait lâeffet dâune sonnerie de rĂ©veil qui tranche dans un rĂȘve. Jâai demandĂ© Ă ma sĆur qui chantait ça, elle mâa dit Laisse tomber gros dĂ©bile, câest nul, on dirait de lâopĂ©ra ». Elle savait pas non plus qui câ on nâen Ă©coutait pas, dans cet appartement miteux du 11Ăšme Ă©tage oĂč MĂ©mĂ© nous Ă©levait. MĂ©mĂ©, elle Ă©coutait la radio et la vieille platine câĂ©tait juste pour ses vinyles de Saint Claude François. Un jour jâai quand mĂȘme voulu y jeter une oreille, et câest lĂ que, bien cachĂ©e entre les albums, jâai fini par trouver La Callas. Ăa mâa sciĂ© en deux, je nâĂ©coutais plus que ça. Maria et moi en tĂȘte-Ă -tĂȘte, dans le Very Best of en pouvait plus de mâentendre beugler. MĂ©mĂ© Ă©tait croyante, genre croix sur le pain, pas trĂšs portĂ©e sur la messe, mais elle sâest dit quâĂ la chorale du curĂ©, ils sauraient quoi faire dâun gosse qui chante Ă tue-tĂȘte tout le temps. Jâen ai chantĂ© des cantiques, des Plus prĂšs de toi mon Dieu, des Dieu vivant, Dieu trĂšs haut, tu es le dieu dâamour en toute crĂ©ation. Fallait bien ça, pour faire passer la pilule des cours de catĂ©. On avait beau sâĂ©gosiller, nos voix restaient un peu prisonniĂšres de la salle paroissiale, avec son carrelage marron mouchetĂ© et ses murs en deux couleurs saumon-lavande qui donnaient plus envie de vomir que de chanter Dieu. Ăa mâempĂȘchait pas Ă la maison de continuer Ă faire le grand-huit vocal avec Maria. Je pigeais rien Ă ses passions contrariĂ©es en italien, alors je lâaccompagnais en yaourt avec tout mon cĆur. Jâenviais ma sĆur qui faisait partie dâun groupe de rock. Jâai mĂȘme priĂ© JĂ©sus pour quâils me prennent, car le curĂ© disait que, grĂące Ă ma voix, je pouvais lui parler directement. Je devais pas avoir la bonne frĂ©quence, ils ont pas voulu de moi. MĂȘme quand je leur ai chantĂ© Bohemian Rhapsody Ă la note prĂšs, ils ont dit que câĂ©tait trop dĂ©modĂ©. Avec ma voix on sâest dit autant rester avec de la vieille musique quâa plus de deux cent ans. Audition chĆur dâenfants OpĂ©ra national de Paris ». Jâavais arrachĂ© lâaffichette, lue et relue, pliĂ©e, dĂ©pliĂ©e dans la poche arriĂšre de mon jean Ă lui en effacer lâencre. MĂ©mĂ© a dĂ» prendre sa loupe. Elle a juste soupirĂ© en se demandant ce quâelle avait fait au ciel pour ĂȘtre seule avec des gamins pareils, qui nâen font quâĂ leur tĂȘte. Et câest lĂ que ma sĆur a Ă©tĂ© sympa pour la premiĂšre fois de sa vie et mâa emmenĂ© en RER jusquâĂ Paris. Faut dire quâelle savait se dĂ©brouiller pour piquer les sous dans les sacs Ă main qui traĂźnent. Elle mâa dit JâespĂšre vraiment quâils vont te prendre, comme ça je verrais moins ta tronche ». JâĂ©tais pas retournĂ© Ă Paris depuis que jâavais cinq ans et quâon avait vu les vitrines des Grands magasins avec maman. Ma gorge Ă©tait toute serrĂ©e dans mon Ă©charpe qui gratte, tricotĂ©e par MĂ©mĂ©. Et puis surtout je priais intĂ©rieurement, sous la petite pluie grise, je priais pas JĂ©sus mais Maria, car jâavais bien remarquĂ© que ma voix, elle faisait un peu ce quâelle voulait ces temps-ci. Je pensais que ça nâarrivait quâaux autres garçons et quâelle me ferait jamais ce coup-lĂ , Ă moi. Je priais pour quâelle me lĂąche pas. On sâest un peu perdus dans le quartier de lâOpĂ©ra, on regardait tellement les vitrines quâon avait du mal Ă le voir, avec son gros chapeau dorĂ©. Je pensais pas que câĂ©tait un palais Ă ce point. On a montĂ© les marches, moi tout tremblotant, ma sĆur en disant que câĂ©tait vraiment moche, ce gros palais prĂ©tentieux bien clinquant. Direct, on sâest fait bouler - câĂ©tait pas par lâentrĂ©e principale quâil fallait entrer. Evidemment, a rĂąlĂ© ma sĆur, on nâest pas des bourges, on passe par les petites portes », et le gardien a haussĂ© les Ă©paules. On a fait le tour de lâimmense bĂątiment, câĂ©tait long comme si ça allait durer toute la vie. On a fini par trouver la porte dĂ©robĂ©e, et au bout de quelques couloirs pas terribles et des marches un peu Ă©troites, une file de gamins bien habillĂ©s. Le dĂ©cor Ă©tait vraiment pas grandiose, on aurait dit un vieux collĂšge et quâon allait tous voir le CPE parce quâon avait encore rien foutu ce trimestre. On attendait tous bien calmement, les autres flanquĂ©s de leurs mĂšres, des mĂšres tremblantes, des mĂšres collantes et des mĂšres pas cool du tout. Yâavait vraiment plein de mĂšres partout dans ce couloir⊠et ma sĆur qui Ă©coutait son discman en marmonnant une chanson de Nirvana. Une mĂšre mâa demandĂ© Vous allez Ă quel conservatoire ? », pour faire la conversation. Le fils tentait de me transpercer avec son regard de hyĂšne Ă la mĂšche bien peignĂ©e. Jâai pas rĂ©pondu. Jâavais envie quâils disparaissent, tous, mais jâosais pas trop tenter le ça a Ă©tĂ© Ă moi, ma frangine mâa soufflĂ© Te loupe pas » et tous les gamins et les mĂšres mâont regardĂ© bizarre pendant que je rentrais dans la salle. Jâavais plus lâĂ©charpe de MĂ©mĂ© mais ma gorge grattait quand mĂȘme, de lâintĂ©rieur, comme si ma voix avait des fourmis. Toute mon enfance jâavais attendu un truc comme ça, mais jâavais sĂ»rement trop attendu. Jâavais poussĂ© trop vite, une herbe folle, disait MĂ©mĂ©, et lĂ jâavais le vertige. La salle Ă©tait claire et devant la fenĂȘtre, trois personnes Ă©taient assises en se tenant trĂšs droites, vraiment Ă croire quâils tentaient le championnat du monde de lâalignement de vertĂšbres. Jâai respirĂ© un coup, allez, ma voix et moi, on va bien leur faire vibrer les tympans. Aux premiĂšres notes du piano, elle sâest cachĂ©e, a refusĂ© de se montrer. Dans le manĂšge de mon sang lancĂ© Ă toute allure, jâai poussĂ©, poussĂ©, et ma voix a fini par se montrer, Ă©raillĂ©e et gauche comme un animal blessĂ©. Les gens trĂšs droits ont levĂ© tous leurs yeux au ciel. Jâai demandĂ© Ă recommencer et câĂ©tait pas super, ma voix galĂ©rait un maximum. Une des dames mâa dit dâun ton cassant Câest trĂšs brouillon tout ça » Et les autres ont confirmĂ© poliment Un peu scolaire⊠», Votre voix vous domine, jeune homme, il faut faire plus dâefforts ». Mes cordes vocales se sont serrĂ©es, prĂȘtes Ă mâĂ©trangler, et jâai cru que je pourrais plus jamais respirer. Au retour, ma sĆur arrĂȘtait pas de me demander comment ça sâĂ©tait passĂ©, mais ma voix sortait plus. Elle a dit Tâes vraiment chiant ». Jâai jetĂ© un dernier coup dâĆil Ă lâOpĂ©ra, trĂšs gros et boursoufflĂ© derriĂšre la buĂ©e de mes yeux. Il nous a brisĂ© les esgourdes depuis sa naissance et maintenant il parle plus, câest quoi son problĂšme Ă ce mioche ? » Pauvre MĂ©mĂ©, elle pigeait plus rien Ă rien. Jâai pensĂ© Ă KaratĂ© Kid. Fallait juste trouver un lieu, un conservatoire comme avait dit la mĂšre de la hyĂšne, pour apprendre Ă me tenir droit et Ă dominer ma voix. La pauvre Maria Ă©tait complĂštement rayĂ©e Ă force de mâavoir donnĂ© des cours particuliers. Le conservatoire rĂ©gional Ă©tait un cube blanc un peu de traviole posĂ© au milieu des immeubles par un architecte probablement bourrĂ©, Ă une heure de RER et deux bus de chez moi. Mes notes au lycĂ©e continuaient de dĂ©gringoler mais ma voix, elle, se baladait dans les octaves. Messieurs de la figuration, vous ĂȘtes attendus sur scĂšne ». Tout est en place, dans les miroirs des couloirs, je traĂźne un peu, le temps de me dissoudre dans le costume. Mes traits ont disparu sous le fard. Dernier appel, en scĂšne ». On passe derriĂšre les toiles peintes. Dans lâobscuritĂ©, le premier acte dort encore. Des Ă©lĂ©ments de dĂ©cor fantĂŽmes cachĂ©s sous les draps retiennent leur souffle. PrĂšs de deux mille personnes fourmillent sur les siĂšges en velours rouge. Certains toussent, gĂȘnĂ©s par le silence. Je sais pas trop oĂč est ma sĆur, ce qui est sĂ»r câest quâelle a plus son discman. Je lâimagine, serrant bien fort ce quâil reste de MĂ©mĂ©, en cendres dans sa petite urne. Je les salue mentalement, ainsi que la ribambelle de mes bonnes fĂ©es. Tous mes profs du conservatoire, Mme Rosado, M. Pacholski, M. Nikolic⊠et bien sĂ»r Freddy Mercury, JĂ©sus et Maria⊠Ils partent tous en fumĂ©e pour me laisser seul avec ceux qui vont vivre lâopĂ©ra. Les instruments frĂ©tillent de commencer. Jâarrondis la bouche, comme les statues qui portent les loges. Ma voix est prĂȘte Ă sâĂ©lancer, Ă rebondir sur les ors des statues, caresser les tympans et le velours rouge, et sâenvoler dans le ciel clair de la coupole. Ma voix me domine et je la laisse conduire, dans lâabandon parfait de la musique. 2. Lâange de lâOpĂ©ra Par Violaine J. Ma mĂšre est lĂ . Devant moi. Sur le quai de la gare. Tant de jours dâattente effacĂ©s en un sourire. Elle me serre de son odeur de guimauve, mâĂ©touffe de ses bras frĂȘles, mâavale de son amour fragile. Je mâendors ce soir-lĂ collĂ© contre son cĆur, le sourire heureux, bercĂ© de ses mots chuchotĂ©s pour me raconter ses journĂ©es, ses cheveux parfumĂ©s me chatouillant le visage lâOpĂ©ra de Paris, lâaudition, sa sĂ©lection, des lieux que je ne connais pas, ceux qui me font rĂȘver - la salle des cabestans, le Grand escalier, le Foyer, la Rotonde du glacier. Et puis, il y a cet homme venu dâun pays aux consonances poĂ©tiques, sa demande dâautographe devenue demande en mariage. Elle ne peut pas son cĆur mâappartient, Ă moi, son miraculĂ©, son Alceste greffĂ©, au cĆur si fragile ! Elle en rit de regrets, enchaĂźne sur le joli marin croisĂ© en coulisse. Ils arrivent Ă plusieurs de Bretagne, par le mĂȘme train, quand la saison de la pĂȘche sâachĂšve. Ils enchaĂźnent sur une saison de nĆuds et cordages dans les coulisses de lâOpĂ©ra. On les attend car ils sont les seuls Ă maĂźtriser ce savoir-faire ancestral, artisans aux doigts faits pour tirer les cordages et remonter les dĂ©cors. Je sombre, bercĂ© par la mer et le chant de marins inconnus. Mon corps frĂȘle danse au milieu des cordages, des dĂ©cors et couloirs, dorures et enluminures, fastes et plaisirs. Ma mĂšre illumine les lieux, son sourire, sa beautĂ© si particuliĂšre de papillon virevoltant gracieusement. Blotti dans ses bras, je rĂȘve quâelle ne repartira pas, que ses tournĂ©es se limiteront Ă un triangle ChambĂ©ry-Lyon-GenĂšve, quâelle restera vivre avec grand-mĂšre et moi, et puis je nous vois, nous, tous les deux, et la scĂšne surdimensionnĂ©e de lâOpĂ©ra. Nous, tous les deux, heureux, volant dans un songe oĂč tout est permis. Au matin, je me rĂ©veille seul dans le lit. Par la porte-fenĂȘtre ouverte qui donne sur le jardin, je lâentends compter, souffler et je la vois recommencer les mĂȘmes mouvements, inlassablement. Pieds nus dans lâherbe, elle si fragile, si belle. Ange de beautĂ©, je suis ton gardien de bĂ©atitude. Je vibre, je veux voler avec toi. Dans la cuisine. Devant ma tartine beurre-confiture de fraises du jardin, fixant la toile cirĂ©e Ă carreaux rouge, mon Maman, apprends-moi Ă voler comme une danseuse » se heurte au silence de son regard perdu, qui erre couloirs de lâĂ©tirement, courbatures et souffrances, heures de rĂ©pĂ©titions et dâattente, moments de joie suivis du grand vide, autant de mĂ©andres de Seuls les anges volent, mon Alceste. Toi tu es si dĂ©licat, si chĂ©tif, si petit. Tu dois faire attention avec ta greffe. Le vent tâemporterait. Toi, tu es mon petit miraculĂ© de ChambĂ©ry. Son sourire cette fois-ci nâefface rien Ă la fissure quâelle vient dâentrouvrir ! Elle mâĂ©pluche une pomme. En fait de petits quartiers, mĂ©ticuleusement. La pointe du couteau transperce mon cĆur de sept ans, tourne inlassablement pendant que jâentends des Tu es bien avec mamie, lâair de la montagne est si bĂ©nĂ©fique, le mĂ©decin lâa dit, tu dois reprendre des forces⊠les voyages, la compĂ©tition sont Ă©puisants... JE... se battre contre les jalousies⊠NâECOUTE, les blessures⊠PLUS ! Je prends les sucres blancs dans la boĂźte mĂ©tallique Ă lâeffigie du Mont Saint Michel et les pose debout Ă intervalles rĂ©guliers. Une fois que jâai Ă©puisĂ© la rĂ©serve, je fais tomber le premier qui fait tomber tous les suivants, jusquâau ans plus tard, sa phrase Seuls les anges volent » me hante toujours, Ă©crite sur le miroir de la salle de bain, ses quatre mots semblent me regarder, me dĂ©fier chaque matin. Ils ont pris place Ă cĂŽtĂ© de la mĂšche de cheveu suspendue. Cette mĂšche laissĂ©e par maman avant son dernier dĂ©part. Je sais quâelle ne sera plus jamais sucrĂ©e. La guimauve nâaura plus jamais la mĂȘme odeur, maman nâest plus. Jâai quittĂ© ChambĂ©ry pour intĂ©grer divers conservatoires nationaux de danse. Les greffes ont laissĂ© quelques traces mais jâai lâhonneur de faire partie du petit nombre de chanceux chez qui elles furent une totale rĂ©ussite. On me cite en exemple. LibĂ©ration mâa consacrĂ© une quatriĂšme de couverture. Ils mâont photographiĂ©, torse nu, pour voir le crucifix du MiraculĂ© tatouĂ© sur ma poitrine. Jâai rencontrĂ© des danseurs trop dodus, pas assez Ă©lancĂ©s, trop petits, pas assez mĂ©trĂ©s, des trapus, trop effĂ©minĂ©s. Nous avons partagĂ© notre hargne de la diffĂ©rence. Ils mâont appris que le trop et le pas assez Ă©taient un sĂ©same pour aller plus me voilĂ . Comme toi il y a quelques annĂ©es, dans les coulisses de lâOpĂ©ra. Tu me vois, nâest-ce pas ? Mes jambes une onde chaude et froide me parcourt, je suis fier et si chĂ©tif. Mes mains elles tapotent mes cuisses nerveusement, je suis fier et si chĂ©tifMon corps il doit crier. Ma langue, mes yeux, mon cĆur sortent de leurs cavitĂ©s pour mieux faire entendre leurs plaisirs. Le cygne est un oiseau majestueux. On le classe parmi les plus gros reprĂ©sentants de lâavifaune europĂ©enne. Je mâassois sur le devant de la scĂšne, jâĂ©coute le poids du silence qui plane sur les siĂšges de velours rouge avant lâarrivĂ©e des spectateurs. Son plumage est de couleur blanc neige. Au plafond, les personnages de Chagall vivent en couleur, ils se sont donnĂ© rendez-vous pour une danse joyeuse. Ă la base de son bec de couleur orange rouge, on distingue un tubercule noir trĂšs caractĂ©ristique. Les deux sexes sont identiques sauf au printemps oĂč le tubercule du mĂąle est alors plus gros que celui de la femelle. Jâentre dans la ronde, je vois la salle dâen haut, Ă travers les lumiĂšres du lustre de bronze et de cristal aux trois cent quarante lumiĂšres. Jâen ris. Je ressens le vertige. Depuis les coulisses, je les observe prendre place. La voix de la rĂ©gisseuse ReprĂ©sentation dans dix minutes. Le Prince Siegfried Ă cour, la reine et les invitĂ©s Ă jardin ». Pour prendre son envol, le cygne agite ses grandes ailes, marche sur lâeau avant de sâĂ©lever, cou tendu vers lâavant. Sa vitesse en vol est de 85 kilomĂštres par heure. Tu nâes plus lĂ , mes yeux brillent dâabsence pour toi. Maman, les anges volent, les miraculĂ©s aussi ! 3. RenaĂźtre Par Diane T. Je suis face Ă Hector et jâai quelque chose de trĂšs important Ă lui dire. Jâattends ce moment depuis si longtemps. Sauf que ce que je veux lui dire, je ne mâen souviens plus. Ăa sonne en moi comme une colĂšre qui ne veut pas sortir. Une colĂšre indiffĂ©rente, insaisissable, dĂ©sinvolte. Hector est lĂ , face Ă moi. Lui aussi est indiffĂ©rent, insaisissable et dĂ©sinvolte. Il me regarde, imposant. Ses yeux me dĂ©fient en silence. DerriĂšre lui, les silhouettes en mouvement des autres collĂ©giens sâagitent dans la cour, menaçantes. Hector attend. Il nâa aucune idĂ©e de ce que je vais lui dire. Moi non plus. Je fais un pas vers lui et mes jambes semblent flotter dans mon pantalon. Je redresse maladroitement mes Quentin, courage. Dis-lui. AprĂšs, ce sera trop tard. Mais comment dire des mots qui mâĂ©chappent ? Peut-ĂȘtre que si je lance le premier, alors les autres suivront dâun flot ? Jâinspire profondĂ©ment. âHector...â. Je nâaime pas ma voix en pleine mue. Elle grĂ©sille et vacille comme une vieille lampe quâon a oubliĂ© de changer. â... jâai quelque chose Ă te direâŠâ Il me regarde avec lĂ , anomalie dans le systĂšme. Dysfonctionnement gĂ©nĂ©ral. Bug cĂ©rĂ©bral. Je me retrouve transportĂ© dans un noir absolu. Tout est vide et silencieux. Vertige. Est-ce que je suis Ă lâintĂ©rieur de moi, dans le vide sidĂ©ral de mes mots ?Non. Je perçois peu Ă peu des paroles prononcĂ©es Ă voix basse. Je sens des prĂ©sences. Ăa murmure, ça chuchote, ça remue joyeusement. Devant moi. Juste devant moi. Ils sont des centaines. Ăa grouille de vie dans le noir. Soudain, je suis Ă©bloui. Je reste interdit quelques secondes, Ă moitiĂ© aveuglĂ©. Puis mes yeux sâhabituent peu Ă peu Ă la lumiĂšre. Je peine Ă croire ce quâils discernent. Des centaines de petites tĂȘtes mâencerclent boucles volumineuses et crĂąnes chauves, visages jeunes et traits bridĂ©s. Tous se sont tus et me regardent. Ils attendent, leurs petits yeux curieux rivĂ©s sur moi. Quâest-ce quâils attendent ? OĂč suis-je ? Je plisse les yeux. Devant moi, des fauteuils pourpres, une atmosphĂšre feutrĂ©e, des lustres, dorures et boiseries. Au-dessus de moi, des crĂ©atures bariolĂ©es de Chagall mâobservent curieusement, accrochĂ©es Ă une voĂ»te majestueuse. Câest alors que des notes de musique brisent le silence. Jâaperçois en contrebas des dizaines de musiciens penchĂ©s sur de merveilleux instruments de toutes sortes. Tourbillon Ă lâintĂ©rieur de moi. Je suis Ă lâOpĂ©ra. Sur scĂšne. Je piĂ©tine, maladroit, sidĂ©rĂ©. Toujours ce pantalon trop grand. Toujours ces lunettes qui semblent vouloir tomber de mon je sors de lĂ ? Je recule dâun pas. Le bois ancien rĂ©sonne sous mes pieds en rĂ©ponse. Et quelque chose de surprenant se produit lâĂ©cho majestueux de ce vieux parquet me semble beau. Alors je sors de mon vertige. Je regarde ces visages penchĂ©s sur moi comme si je venais de les apercevoir. Toutes ces personnes sont venues pour mâĂ©couter. Pour mâĂ©couter moi ? Tout sort de ma bouche. Dâune traite. Je suis possĂ©dĂ© par une force et une dĂ©termination que je ne me connais pas. Tous ces mots retenus depuis si longtemps. Lâhumiliation. La colĂšre. La rage. Lâamertume. Toutes ces fois oĂč jâai ravalĂ© cette boule dans ma gorge qui me brĂ»lait le cĆur. Toutes ces fois oĂč je suis restĂ© gentiment silencieux alors que ça hurlait dans mes tripes. Toutes ces fois oĂč jâai dit oui alors quâĂ lâintĂ©rieur de moi, cela gueulait non. Le flot de mots sâĂ©coule sans hĂ©sitation, avec courage, vĂ©hĂ©mence, aplomb. Je ne reconnais pas ma voix. Elle ne vacille plus. Elle ne grĂ©sille plus. Elle chante ! Elle danse en harmonie avec les notes de musique ! Ma colĂšre sort, monte, culmine, explose en lourd fracas. Silence. Soulagement. Ils me regardent tous, les yeux qui brillent. Et je me sens fier de mon rĂŽle, du personnage que jâincarne, de qui je suis. Pour la premiĂšre fois. Ă travers eux, Hector mâa entendu. 4. Le fantĂŽme de lâOpĂ©ra Par Marion L. Je suis debout au beau milieu de la scĂšne de lâOpĂ©ra Garnier. Le rideau sâouvre, me voilĂ face Ă des centaines de spectateurs qui hurlent dans ma direction mais je nâentends pas ce quâils disent. LâOrchestre est lĂ aussi et tous les musiciens me regardent. Le chef dâorchestre est tournĂ© vers moi. Il attend que je fasse quelque chose et brandit sa baguette en roulant de grands yeux. Son visage, comme celui dâun clown, est peint en blanc. Dans le coin de la scĂšne, cĂŽtĂ© jardin, je dĂ©couvre la petite maison de Giselle avec son toit de chaume. Elle est Ă moitiĂ© cassĂ©e et je peux voir lâintĂ©rieur oĂč mon chien Hercule, tranquille sur un gros coussin jaune, dort. Je suis toute seule sur scĂšne, Ă part mon chien et une vieille femme en costume de paysanne qui a le visage de ma grand-mĂšre paternelle, mais elles nâont que cela en commun la vieille est petite et grassouillette. Elle est assise tout au fond du plateau sur un fauteuil de velours cramoisi. Elle rit aux Ă©clats. Il lui manque deux dents de devant, ce qui ne lâempĂȘche pas de fumer une cigarette. Maintenant les spectateurs tapent du pied et lĂšvent le poing. Ils sont habillĂ©s Ă la mode napolĂ©onienne. Les femmes portent ces longues robes aux couleurs pastel en vogue sous le Premier Empire, mettant en avant leurs poitrines, Ă©normes et anormalement sphĂ©riques, que lâon dirait siliconĂ©es. Leurs coiffures sont dâĂ©poque, mais les boucles encadrant leurs visages sont teintes en rouge, en bleu, en vert ou en jaune. Les hommes arborent des jabots dĂ©mesurĂ©s et ont gardĂ© leur chapeau haut de forme sur la tĂȘte, ce qui leur donne, dans leurs hurlements inaudibles, un air encore plus menaçant. Je suis en costume de Giselle, la jupe et le tablier de lâActe I. Mes kilos de trop se sont Ă©vaporĂ©s. Aux pieds, je nâai pas de chaussons mais des sabots, de style suĂ©dois, de ceux que lâon portait dans les annĂ©es 70. Le chef dâorchestre commence Ă sâĂ©nerver. Il fait de grands gestes avec sa baguette. Je comprends que câest Ă moi de calmer la foule dĂ©chaĂźnĂ©e et le chef Ă bout de nerfs. Jâesquisse alors un pas de danse simple mais courageux je me suis souvenu soudainement de la chorĂ©graphie de Giselle, quand la jeune fille devient folle. Câest ce moment que mon chien Hercule choisit pour aboyer et courir comme un dingue sur la scĂšne. Il se mĂ©tamorphose en une bĂȘte terrifiante, avec des ailes immenses, et vole vers les spectateurs, provoquant la panique Ă tous les Ă©tages. Les chapeaux haut de forme, dans une vie autonome, sâĂ©lĂšvent vers le plafond ou plongent vers lâorchestre. Les crĂąnes des hommes se rĂ©vĂšlent chauves. Dans leur fuite, les femmes du premier balcon, dĂ©sĂ©quilibrĂ©es par le poids de leurs seins monstrueux, basculent par-dessus les garde-corps et sâĂ©crasent sur les spectateurs. Un homme sâĂ©trangle avec son jabot coincĂ© dans le dossier dâun fauteuil, sa femme essaie sans succĂšs de le dĂ©gager et file vers la sortie. Une jeune fille pleure, assise au premier rang. Elle ressemble Ă Giselle avec ses longs cheveux dĂ©nouĂ©s, son maquillage a coulĂ©, elle tient une marguerite dans sa main, toute fanĂ©e. Le joueur de flĂ»te du plafond de Chagall flotte doucement dans les airs en faisant de grands cercles concentriques. Dans la fosse dâorchestre, câest le chaos. Le chef sâest assis en tailleur sur un immense piano Ă queue et joue du triangle en souriant bĂ©atement. Les musiciens entassent Ă toute allure leurs instruments de musique pour former une grande pyramide. Puis tous disparaissent. La vieille aussi sâest Ă©clipsĂ©e. Le monstre chien a dĂ©campĂ© aprĂšs avoir fait fuir tous les spectateurs. Je me retrouve abandonnĂ©e dans le silence. Plus rien ne bouge, sauf le grand lustre qui semble trĂšs proche. Il se balance comme pour me faire signe. Du fond du parterre, dans la rangĂ©e centrale des fauteuils, se dirige vers moi un fantĂŽme, sans doute le FantĂŽme de lâOpĂ©ra. Je suis fascinĂ©e par le spectre, Ă la fois effrayĂ©e et excitĂ©e Ă lâidĂ©e de le rencontrer. Le personnage le plus connu du Palais Garnier ! Mais alors quâil sâapproche, je mâaperçois quâil sâagit manifestement dâune simple personne qui a revĂȘtu un drap blanc et dĂ©coupĂ© sommairement des trous Ă la place des yeux. Il est maintenant tout prĂšs de moi, voilĂ que mon visage entre en contact avec le drap blanc, une lĂ©gĂšre sensation dâĂ©touffement me saisit, je tente de me dĂ©gager, jâĂ©carte le tissu oppressantâŠComplĂštement Ă©veillĂ©e, jâentends ma fille rire de sa bonne blague. Assise sur mon lit, soulagĂ©e dâun grand poids, je la rejoins dans une douce euphorie. 5. Une apparition Par Julie R. Le noir se fait, cette obscuritĂ© marine qui plonge la salle dans le silence, un silence impatient. On sait quâil va vite se terminer alors chacun en profite toujours, dans ce moment de suspens, les spectateurs reniflent, sâagitent et toussent. Ces bruits intimes me gĂȘnent. Câest comme si la trivialitĂ© sâinvitait dans cette salle Ă lâaristocratie rutilante. Je leur trouve quelque chose de vulgaire et je pense aux danseurs, en lâoccurrence la danseuse, lĂ -bas, au fond de la scĂšne immaculĂ©e. Entend-elle aussi ces expressions des corps assis face Ă elle, qui sâĂ©vanouissent finalement, dissipĂ©s par son entrĂ©e spectrale ?Câest comme si nos souffles Ă©taient retenus par sa silhouette Ă©vanescente, ses pas, lents dâabord, puis vifs, au milieu des flocons de polystyrĂšne qui tombent sur le plateau. La neige Ă©touffe le son de ses pieds arc-boutĂ©s sur leurs pointes, et le souffle provoquĂ© par ses gestes chasse les flocons dans de petits tourbillons. Elle nâest pas seule, mais câest ainsi quâopĂšre la magie des Ă©toiles leur simple prĂ©sence aimante les regards, ou peut-ĂȘtre est-ce lâĂ©toffe lĂ©gĂšre qui tournoie avec elle, soulignant chacun de ses mouvements. Ici, le tissu caresse le bras ; lĂ , il jaillit, bousculĂ© par sa jambe. Au plus prĂšs de son corps, il danse lui aussi. 6. Amadeus Par Laure L. Mes parents se sont toujours attachĂ©s Ă nous faire dĂ©couvrir la musique, de Georges Moustaki Ă ZZ Top. Puis il y a eu lâĂ©cole - lâĂ©cole primaire dans une citĂ© de la rĂ©gion parisienne. Une Ă©cole tout ce quâil y a de plus publique, de plus simple, de plus rĂ©publicaine. LâĂ©cole est parfois dĂ©criĂ©e mais elle mâa fait aimer le classique, câest un fait. Chaque semaine, un lecteur cassette passait de classe en classe avec une musique ; tous les jours pendant cinq jours. Nous devions faire des recherches sur lâartiste, recherches qui sous-entendaient de dĂ©tenir un dictionnaire. Dans les annĂ©es 90, pas dâinternet, juste le Larousse ou le petit Robert et surtout la recherche Ă la lettre M du grand Mozart. Puis la projection du film Amadeus, lâhistoire de sa vie - animĂ©e cette fois -, mâa fascinĂ©e. Je nâavais quâune hĂąte, ĂȘtre grande pour voyager, faire la dĂ©tective et le dĂ©terrer pour quâil ne soit plus en fosse commune. Fait totalement absurde me direz-vous ! Mais Ă neuf ans, jâavais ressenti en moi une certaine injustice malgrĂ© son gĂ©nie, il fut inhumĂ© en inconnu. MĂȘme si Mozart Ă©tait moins Ă la mode que Scorpion, je me suis intĂ©ressĂ©e Ă son parcours il dĂ©tenait lâoreille absolue Ă trois ans et Ă©crivait sa premiĂšre Ćuvre Ă six. Un prodige, si petit, ne pouvait pas en avoir conscience. Je nâavais certainement pas ses qualitĂ©s de compositeur mais danser Ă©tait un doux rĂȘve un peu flou, jusquâĂ ce jour oĂč le magnĂ©tophone a circulĂ©, oĂč la mĂ©lodie mâa traversĂ©e. Je ne connaissais ni mon talent ni mon gĂ©nie mais jâĂ©tais peut-ĂȘtre un peu comme lui, un prodige dans lâignorance de ses haut de mon Ăąge avancĂ© », neuf ans â mĂȘme pas deux chiffres, juste un, mais un peu trop proche du nombre 10 ! - intĂ©grer le Ballet de lâOpĂ©ra semblait une lubie, une sorte de dĂ©lire surrĂ©aliste, un vĆu pieux tout droit sorti dâune liste de NoĂ«l. Ă la rentrĂ©e scolaire, il fallait remplir le quart de feuille habituel orientation scolaire Ballet de lâOpĂ©ra » ce nâĂ©tait pas la rĂ©ponse classique attendue. Mieux valait Ă©crire pompier, coiffeuse ou mĂ©decin, car danseuse, ça ne faisait pas sĂ©rieux. ActivitĂ©s sportives danse ; nombre dâheures 20 heures par semaine » Les professeurs sâalarmaient quand ferai-je mes devoirs ? Serai-je souvent absente ? Serai-je suffisamment concentrĂ©e pour suivre les cours et maintenir un niveau satisfaisant ? Je ne remercierai jamais assez mes parents pour leur droiture. Aussi farfelu que le projet puisse paraĂźtre, ils mâont inscrite Ă lâĂcole de Danse de lâOpĂ©ra, sans trop y croire je pense. Je faisais la bonne taille et le bon poids, ma candidature a Ă©tĂ© retenue et jây ai fait mes premiers pas sur scĂšne⊠Des pas tremblants dâĂ©motions Ă lâentrĂ©e, puis plus assurĂ©s une fois concentrĂ©e, et enfin, convaincants de dĂ©termination en fin dâaudition je suis officiellement devenue un petit rat. 7. Un air de Tourmente par PĂ©nĂ©lope L. ACTE 1 Introduction. Une plage grecque en fin de journeÌe. Ă droite, la veÌgeÌtation luxuriante. Ă gauche, un theÌaÌtre. TOURMENTE Adieu Amour, Adieu Amours passeÌes que je deÌçois toujours,Adieu Amours futures que je ne veux pas connaiÌtre. ORACLE Tout Noble que tu sois, Ce n'est pas toi qui deÌcides de cela. TOURMENTE Adieu Amour, Tu m'as rendu fou. Pourquoi me jeter dans des bras, Puis me donner envie d'en sortir, Alors qu'ils me serrent de plus en plus fort ? ORACLE Tout Noble que tu sois, Ce n'est pas toi qui deÌcides de cela. TOURMENTE Adieu Amour, Tu m'as rendu fou. Pourquoi me donner une mission aÌ accomplirPuis m'empeÌcher d'y parvenirEt chaque jour passant, me laisser seÌduire ? ORACLE Tout Noble que tu sois, Ce n'est pas toi qui deÌcides de cela. TOURMENTE Adieu Amour, Je n'ai plus envie de rire. Par pitieÌ pour la Paix, Et laisse-moi Tout Noble que tu sois,Ce n'est pas toi qui deÌcides de cela. ScĂšne 1 La rencontre. Le ChĆur arrive en chantant et dansant sur la plage, la lumieÌre baisse et fait place aÌ la nuit. TOURMENTE Vous voilaÌ, mes amis, Vous qui toujours restez, Vous aÌ qui je n'ai rien besoin de prouver. CHĆUR 1 Danse avec nous, Laissons-nous enivrer, Laisse tes tourments au jour deÌclinant,Et passe au soir chantant. Ange arrive en toge du theÌaÌtre ; elle sort de sa repreÌsentation en riant, un homme et une femme aÌ ses bras Choeur 2, Oracle la regarde d'un air aimant mais inquiet. TOURMENTE inquietQui donc que voilaÌ ? CHĆUR 1 Tu ne la connais pas ? Mais c'est Ange ! ANGE intrigueÌeQui donc que voilaÌ ? CHĆUR 2 Tu ne le connais pas ? Mais c'est Tourmente ! ANGE arrivant face aÌ Tourmente, tendant sa mainAnge, enchanteÌe. TOURMENTE s'agenouillant et embrassant sa mainTourmente, pour vous servir. ScĂšne 2L'espoir. ANGE Quel merveilleux sentiment m'envahit ! Serait-donc ça la vie ? En un regard il m'a un regard il m'a enfin le sens, Voici enfin l'Ă©vidence ! ORACLE Profite, mon ange, Tu le meÌrites car heÌlas. ANGEHeÌlas ? ORACLE HeÌlas, mais tu le deÌcouvriras bien assez vite. Profite. ScĂšne 3Rupture. ANGE Tourmente, mon beau Tourmente, Quelle joie de te revoir ! TOURMENTE Ange, mon bel ange. Je viens pour te dire que je dois partir. ANGE Partir ? Mais quand reviendras-tu ? TOURMENTEJe ne sais pas. ANGE aÌ elle-meÌme Quelle eÌtrange entreprise ! Sur ses sentiments, aurais-je eu meÌprise ? Ă Tourmente N'avais-tu pas, toi aussi, senti que le destin ... TOURMENTE Je n'ai que faire d'un destin qui me rend inutile,Laisse-moi, Ange, et ton destin est si fort, nous nous part, deÌfaite et incomprise. ScĂšne 4 Confession. TOURMENTE Te trouverai-je toujours sur ma route,Amour qui ne veut que ma deÌroute ? CHĆUR Tourmente, Tourmente, que cherches-tu ? TOURMENTE Faut-il que je brise mon cĆur mille fois,Pour qu'enfin il devienne insensible ? CHĆURTourmente, Tourmente, ouÌ vas-tu ? TOURMENTE Faut-il que je brise mille cĆurs moi-meÌme,Pour qu'enfin plus personne ne m'aime ? CHĆUR Tourmente, Tourmente,Pourquoi pleures-tu ? TOURMENTE Ne voyez-vous pas que je ne suis pas preÌt ?Que je preÌfeÌre renoncer aÌ mon bonheur,Pour d'Ange un jour, eÌtre digne du cĆur. CHĆUR Tourmente, Tourmente,De quoi parles-tu ? TOURMENTE C'est trop peu d'avoir son cĆur,Je veux le trop peu un seul bonheur,J'en veux offrir des elle est vraiment ce qu'elle croit,Alors Ange le comprendra. ACTE II ScĂšne 1 Retour aÌ la vie. ANGE seule DeÌjaÌ plusieurs anneÌes, Et de Tourmente je ne sais me ne peux que rire de moi,Je l'ai vu si peu de fois !Et malgreÌ tout, c'eÌtait si vrai ! AMBITION Ange, nous vous cherchions ! Vous joindrez-vous aÌ nous pour la procession ?Ă la deÌesse Europe,Nous allons rendre hommage. CHĆUR Europe, Europe, Laisse-nous te rendre plus belle ! Nous avons la foi pour te suivre, Nous avons le courage pour te deÌfendre,Nous irons jusqu'au bout pour toi. ANGE HeÌlas, de ce courage qui vous anime je crois manquer. AMBITION Mais, Ange, vous pleurez ? ANGE Encore et toujours Tourmente. Pourquoi les Destins me l'ont-ils envoyeÌ ?Si de le reprendre, ils eÌtaient si presseÌs ? CHĆUR Les anneÌes passent, Et toujours Ange ressasse. AMBITION Ce n'est que ça ! ANGEQue ça ! CHOEUR N'entends-tu pas les chants autour de toi ?N'entends-tu pas les clameurs, les hautbois ? ANGE Je ne les entends que trop bien,Mais qu'en faire sans Tourmente ?Je sais qu'ils m'appellent,Mais mon cĆur est si freÌle. AMBITION Je ne peux laisser aucun cĆur eÌbranleÌ,Prenez donc mon bras, et laissez-vous guider. ANGE N'eÌtes-vous pas marieÌ aÌ Justice ? AMBITION Mon cĆur aÌ moi est grand ! Et de libre, il se trouve, j'ai un petit compartiment. ANGE Vous eÌtes droÌle, Ambition. Alors reÌvons ! Si les choses aussi simples que vous le dites sont, Alors du preÌsent, profitons ! Ils partent en riant. ORACLE De Charybde en Scylla, mon Ange va encore que ceux qui doutent,Ceux qui croient maiÌtriser. ScĂšne 2 La chute. Ange et Ambition sont sur un marcheÌ. AMBITION AtheÌnes alors sera plus belle ! ANGE Ne doutez-vous jamais,De la bonteÌ du monde,De la volonteÌ des Dieux ? AMBITION Les Dieux, plusieurs fois, La flamme de la vie ont voulu me aurais-je offenseÌs ? Sont-ils de mauvais dieux ?Ou ne m'ont-ils pas fait le plus beau des cadeaux ?Car ce qui ne va pas de soi,Plus que tout autre, nous emplit de joie. ANGE Tout est-il question de point de vue ?Ne peut-on jamais atteindre un absolu ? AMBITION Que de questions vous me faites me poser !L'absolu est une ideÌe,Les hommes sont des hommes, forceÌment eÌtre dupe de leur pureteÌ,Je crois que chez les hommes,C'est le meilleur que je regarde. Une charrette passe vite, Ange perd lâeÌquilibre et tombe dans la boue. AMBITION Ange ! Tout va bien ? ANGE riant aux eÌclatsQuelle gourde que je fais !De l'absolu des ideÌes aÌ la chaleur du putrin,La descente est plus rapide que l'on ne croit. AMBITIONVous empestez ... ANGE Et d'un coup je vous deÌplais ? AMBITION Si seulement ... Ils s'embrassent dans la boue. ScĂšne 3 La lutte. AMBITION Mais que m'arrive-t-il ? Quel est ce trouble qui se reÌpand comme un vil ? CHĆUR Tu nous fais peur ! Reprends-toi. AMBITION Je ne comprends pas, j'avais tout face aÌ Ange me sentais-je comme nu ? CHĆUR Tu nous fais peur ! Reprends-toi. AMBITION Ange est un eÌtre entier, j'ai voulu la sauver,Mais la couvrir de boue, voilaÌ ce que je fais. CHĆUR Tu nous fais peur ! Reprends-toi. AMBITION Justice est ma boussole, Pourrais-je la quitter ? Cette penseÌe ne m'avait jamais meÌme traverseÌ. CHĆUR Tu nous fais peur ! Reprends-toi. AMBITION Tout me meÌne aÌ Justice, Elle est mon eÌvidence. Elle me connaiÌt par cĆur, Elle est comme ma sĆur. CHĆUR Tu nous fais peur ! Reprends-toi. AMBITION Mon cĆur est deÌchireÌ, Entre qui je voulais eÌtre, Et ce qu'au fond de moi,Je sens sans pouvoir le distinguer. JUSTICE se deÌvoilant Il va falloir trancher, Ambition ! ACTE 3 ScĂšne 1 Le proceÌs. Dans une salle de tribunal. JUSTICE Ambition, je vous accuse ! D'un serment vous m'eÌtiez lieÌ, Mais ce serment, dans votre chair, dans votre cĆur,Vous le trahissez ! AMBITION Je n'ai jamais voulu trahir personne,Mais je sens des remous,Du treÌfonds de mon aÌme,Et si je ne te trahissais point,C'est moi que je trahissais. JUSTICE Que ressens-tu pour Ange ? AMBITION Ange, avec son innocence, Avec sa confiance, et ses airs vulneÌrables,M'a deÌvoileÌ chez moi, une complexiteÌ,Que je n'envisageais point. AMBITION C'est une part de moi en elle que j'aime,C'est sa voit des choses en moi,Dont je ne soupçonnais l'existence point. JUSTICEM'aimes-tu ? AMBITION Tu es mon socle, Sans toi, je suis deÌracineÌ. Mais mes nouvelles branches,Vers d'autres cieux veulent ? JUSTICE Ange, qu'as-tu as aÌ dire pour ta deÌfense ? ANGE Si le trouble est venu, Je ne l'ai pas chercheÌ. J'aime une part d'Ambition, tout comme j'y vois des failles, Et je crains d'y tomber, Et ne jamais me relever. Car au fond de mon cĆur, je ne peux partager. S'adressant aÌ Ambition J'aimerais tant vous dire, De vous fier aÌ moi et ensemble partir ! Mais mon intuition me dit de ne pas me quelques douces folies,Dans un abĂźme ensemble, nous nous effondrerions. JUSTICE Tourmente, qu'as-tu aÌ dire ? TOURMENTE Peut-on faire le proceÌs de l'honneÌteteÌ ? Au fond de moi je sens, je ne suis pas preÌt. Je preÌfĂšre fuir aÌ temps, Que dans ce bourbier me retrouver un temps. L'amour est chose complexe, Et comment l'appreÌcier ? Si de ses propres contours, on n'a pas une ideÌe ? Peut-on reÌver d'un monde, Sans jamais se mentir, Et d'abord se connaiÌtre, avant de se haiÌr ? Vous m'en voulez de ne pas me compromettre, Auriez-vous voulu que je fasse des promesses ? Et un jour les renier ? Ă ce jeu, je ne crois pas vouloir jouer. JUSTICE Tu peux fuir, Tourmente, mais un jour viendra, OuÌ le chemin tu ne retrouveras pas. ScĂšne 2 La deÌlibeÌration. JUSTICE Tous, vous vous croyez forts, Mais c'est la peur qui vous scie. Je sens votre peur le long du dos. Je sens sur vos coÌtes le picotis qui ne vous laÌche plus et vous monte aÌ la teÌte, Et l'angoisse et le cĆur qui se serre. Comment vous juger ? C'est contre vous-meÌme que vous vous battez. Vous faites un pas en avant, Puis vous reculez. Vous croyez pouvoir conqueÌrir l'amour Comme une certitude Vous pensez que la stabiliteÌ vous est due L'amour est une conqueÌte Qui se joue chaque jour Prendre le risque d'aimer C'est prendre le risque d'eÌtre abandonneÌ. Vous preÌfeÌrez vous abandonner vous-meÌmes Car ainsi vous croyez votre destin maiÌtriseÌ. Je ne vous juge pas, mais je vous condamne. Je vous condamne chacun aÌ rester seul, Vous qui pour tout avoir, Pensez que de vos deÌsirs, Vous ne devez rien laÌcher. Un jour viendra, OuÌ votre peur cessera, OuÌ vous vous ferez confiance. Et espeÌrons pour tous, Que vous trouverez alors la deÌlivrance. Nous le souhaitons pour vous, Mais surtout pour nous tous.
DĂ©solĂ©s, aucun rĂ©sultat trouvĂ© avec ces critĂšres de recherche DĂ©couvrez notre mobilier spĂ©cialement conçu pour les personnes obĂšses. Le mobilier des personne obĂšses se choisit en fonctions des besoins prĂ©cis des utilisateurs. Chaise ou fauteuil doivent supporter un poids plus important et proposer des dimensions adaptĂ©es Ă cette vous propose une sĂ©lection de chaises, de fauteuils et de lits mĂ©dicalisĂ©s qui apportent confort et praticitĂ© dans le quotidien d'une personne assises supportent un poids allant de 120 kg Ă 350 kg et proposent des dimensions plus en phase avec ce type de morphologie. L'assise est lĂ©gĂšrement incurvĂ©e et les accoudoirs suffisamment espacĂ©s permettant d'ĂȘtre bien assis sur le long lit mĂ©dicalisĂ© pour personne forte supporte une charge de 130 kg. Il se personnalise en fonction de vos besoins et de vos gouts personnels. L'objectif Ă©tant de vous proposer du mobilier adaptĂ© Ă vos besoins tout en restant Ă©lĂ©gant et en phase avec votre intĂ©rieur. N'hĂ©sitez pas Ă nous contacter au 02 97 59 07 23 pour Ă©changer sur notre mobilier en phase avec les besoins d'une personne obĂšse.