31mars 2018 - DĂ©couvrez notre pantalon adaptĂ© Clem et son ouverture par zip sur chaque cĂŽtĂ© du pantalon. PensĂ© pour faciliter l'habillage de personnes porteuses de protections. PensĂ© pour faciliter l'habillage de personnes porteuses de protections. GROUPEZET ÉCONOMISEZ. Pack de pantalons sans siĂšge basic pour hommes. 149,94 CAD $ 127,44 CAD $. Pantalon pour Hommes en Chaise Roulante- En Denim Doux Du style et Confort en Fauteuil Roulant. À partir de 69,98 CAD $. Type d'habillage. Desinstallations accessibles en fauteuil roulant sont disponibles. Un jardin offre un espace supplĂ©mentaire pour la dĂ©tente et les loisirs en plein air. Si nĂ©cessaire, des places de stationnement sont mises gratuitement Ă  la disposition des voyageurs. Les services supplĂ©mentaires comprennent un service d'Ă©tage (payant), un service de rĂ©veil, un service de Vivreen fauteuil roulant ne doit jamais signifier vivre seul et sans amour. Au contraire, l’amour, l’amitiĂ© et les relations avec les autres sont des choses essentielles pour bien vivre en fauteuil roulant. Si vous vous efforcez de rester positif, vous vous rendez trĂšs vite compte, Ă  votre tour, que rien n’est impossible. Actuellement les vĂȘtements pour les personnes en fauteuil roulant ne se limitent plus au critĂšre du confort. Ils se veulent de plus en plus stylĂ©s pour rester Ă  la mode. Les personnes handicapĂ©es ont, elles aussi, besoin d’ĂȘtre apprĂ©ciĂ©es et aimĂ©es. Les stylistes ont pensĂ© aux personnes en fauteuil roulant et proposent actuellement des vĂȘtements dans l’air Digned’un pĂ©plum, cet engin ultra stylĂ© pourrait enfin dĂ©mocratiser le vĂ©lo. Accessible aux personnes en fauteuil roulant, il permet de pĂ©daler en toute libertĂ©, sans jamais perdre une once d’autonomie. Et en plus, c’est une invention française ! PrĂ©sentations. Source : Benur. Des tricycles pour personnes en fauteuil roulant (des Mobiclinic Fauteuil roulant Ă©lectrique, ModĂšle Lyra, Pliable, Aluminium, avec moteur, Marque europĂ©enne, Pour personnes handicapĂ©es et ĂągĂ©es, OrthopĂ©dique, Autonomie 20 km, 24V, Bleu et Noir. 40. 1 017,95€. Recevez-le entre le jeudi 25 aoĂ»t et le samedi 27 aoĂ»t. Livraison GRATUITE. VĂȘtementde pluie long pour fauteuil roulant. 4 avis. A partir de 66.90 €. VĂȘtement de pluie impermĂ©able coupe-vent et dĂ©perlant. Couvre totalement les pieds. Capuche Ă  serrage, fermeture Ă  glissiĂšre sur le devant. 2 fentes dans le dos pour le passage des poignĂ©es. 100% polyamide, lavable Ă  30°. Voir le dĂ©tail. Livraison en 24h. Pantalonet bermuda. Discret : - Transformation grĂące Ă  des bandes pression cachĂ©es au-dessous des genoux. - Bouton et fermeture Ă©claire d'ornement pour garantir un style pantalon de ville. 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Elle choisit elle-mĂȘme ses looks, les accessoirise avec brio et se charge mĂȘme de la rĂ©alisation de sa robe pour rejoindre l’iconique bal de promo du lycĂ©e. AidĂ©e par sa tante, elle est l’une des rares Ă©lĂšves Ă  refuser d’acheter une tenue toute faite et Ă  prĂ©fĂ©rer dessiner ce qu’elle souhaite porter. Aux yeux de la famille McKenzie, il est clair que la jeune Heidi s’apprĂȘte Ă  devenir crĂ©atrice de mode. L’intĂ©ressĂ©e dĂ©cide donc d’étudier la mode Ă  l’universitĂ©, avec une spĂ©cialitĂ© merchandising. Tout se dĂ©roule parfaitement pour l’AmĂ©ricaine, jusqu’à ce qu’un accident de voiture intervienne en 2007. A 21 ans, Heidi devient paraplĂ©gique. Dans un premier temps, l’étudiante voit son avenir rĂ©duit en miettes. Elle ne pense pas pouvoir percer dans la mode et doit s’adapter Ă  sa nouvelle vie. Les mois passent et Heidi constate qu’il est vraiment difficile de s’habiller en fauteuil roulant. Les jeans, par exemple, sont un calvaire Ă  enfiler. Elle se lance alors un dĂ©fi crĂ©er une ligne de vĂȘtements fonctionnels et stylĂ©s pour les personnes handicapĂ©es. Un beau challenge qui fait aujourd’hui la fiertĂ© de la jeune marchĂ© dĂ©laissĂ©"Moi qui adore la mode, j’ai vite compris qu’il Ă©tait quasi-impossible de trouver des vĂȘtements fonctionnels quand on est en fauteuil. J’ai donc dĂ©cidĂ© d’imaginer des designs pour que mes amis et moi puissions avoir des ensembles stylĂ©s qui s’adaptent Ă  notre condition" explique-t-elle au Mighty. Trois annĂ©es s’écoulent avant la naissance de la marque Alter Ur Ego, qui propose des jeans pour homme et femme circulant en fauteuil roulant. Chaque pantalon est Ă©quipĂ© d’une taille haute Ă©lastique, de poches XXL, de languettes adaptĂ©es, d’une ouverture cathĂ©ter et d’une ceinture de contrĂŽle pour le ventre. La marque compte de nombreuses commandes chaque semaine et Heidi dĂ©veloppe actuellement des lignes de jeans enfants, ados et plus size sur le mĂȘme modĂšle. La styliste aimerait aussi Ă©toffer ses collections en proposant des tshirts, des jupes, des shorts, des robes, des vestes et des chaussures. Selon elle, le prĂȘt-Ă -porter des personnes handicapĂ©es est un marchĂ© dĂ©laissĂ©. Et c’est bien dommage le potentiel est Ă©norme. Heidi McKenzie compte bien s’imposer sa marque dans le monde entier et elle a bien raison. Quel magnifique projet ! © Alter Ur Ego ParaplĂ©gique, elle imagine des jeans stylĂ©s pour les personnes en fauteuil roulant A lire aussi Une jeune femme en colĂšre reproche Ă  H&M ses tailles trop petitesCes mannequins rĂ©volutionnent le monde de la mode avec leurs formes Dans le cadre de l'annĂ©e anniversaire de l'OpĂ©ra, Octave et l'Ă©cole Les Mots se sont associĂ©s pour proposer un atelier d'Ă©criture autour de l'OpĂ©ra. FondĂ©e en 2016 par Alexandre Lacroix et Élise Nebout, Les Mots accompagne tous celles et tous ceux qui souhaitent progresser dans l’art d’écrire, au contact d’auteurs reconnus. EncadrĂ©s par Émilie de Turckheim, les participants de cette session spĂ©ciale ont Ă©tĂ© accueillis au Palais Garnier et Ă  l'OpĂ©ra Bastille afin de s’imprĂ©gner de l’atmosphĂšre des deux théùtres et se glisser plus facilement dans la peau de leurs personnages. Entre courtes fictions, essais, tĂ©moignages, les auteurs se mettent en scĂšne ou sur scĂšne. De ce travail de plusieurs mois, sept contributions sont nĂ©es qu’Octave a choisi de partager, avec en ouverture le coup de cƓur de la rĂ©daction. 1. MĂ©mĂ© au Palais Garnier Les deux figurants en laquais, sur scĂšne, s’il vous plaĂźt ». La voix souriante dans les enceintes Ă©grĂšne les chauffe ma voix dans la salle Messager. L’acoustique est telle que, quand on tourne une page ou mĂȘme qu’on pianote sur son tĂ©lĂ©phone, on entend le bruit Ă  l’autre bout de la piĂšce. Abdou est attendu avec des verres pour la fontaine Ă  jardin. » Ma sƓur m’envoie un message, elle a passĂ© l’entrĂ©e, et ne s’est pas fait fouiller. Ouf. Je l’imagine qui monte, le cƓur battant, et qui dit Ă  MĂ©mĂ© T’as vu comme c’est grandiose ? T’as pas l’impression d’ĂȘtre Sissi, d’un coup ? ». Et elle se prend en pleine face le tourbillon de pierre et de marbre, les volutes spacieuses qui entraĂźnent au sommet. Ses yeux ne savent plus trĂšs bien oĂč s’arrĂȘter, sur les jambes d’une statue devenues toutes dorĂ©es, palpĂ©es par des milliers de mains furtives, sur les salamandres planquĂ©es derriĂšre les colonnades, ou sur les nervures caramel du marbre. La musique, elle, commence dĂšs le Grand escalier ; les marches changent de courbures au fur et Ă  mesure qu’on monte, et donnent envie de courir se jeter dans la salle. Si elle pouvait parler, MĂ©mĂ© ne manquerait pas de signaler qu’elle le savait bien, elle, que je finirais radio grĂ©sillait dans la cuisine, Bohemian Rhapsody de Queen. Avec ma grande sƓur c’était toujours pop music, dance et top cinquante, et jamais, jamais, je n’avais entendu une chanson pareille. Les voix se sont envolĂ©es du poste et ont rebondi dans tous les sens, avant de dĂ©gringoler sur la table en formica rouge de MĂ©mĂ©. Dans la chaleur ennuyeuse de l’aprĂšs-midi, il se passait quelque chose, j’avais des frissons partout. Ma voix d’enfant s’est accrochĂ©e aux notes en essayant d’aller jusque lĂ -haut. Moi, j’aimais jouer au cri-qui-tue. J’étais gringalet mais je pouvais Ă  l’aise exploser tous les tympans de la piĂšce, façon KaratĂ© Kid, rien qu’avec mon brin de voix. Mais lĂ , je pouvais pas suivre, c’était tellement beau ! Et je comprenais rien aux paroles juste une explosion, qui sort du corps et tĂ©lĂ©transporte ailleurs, ailleurs loin. MĂ©mĂ© a dĂ» crier Mais ferme ton bec, enfin ! » et je l’ai mĂȘme pas entendue. J’étais au sommet de ma voix. Puis la guitare Ă©lectrique m’a fait l’effet d’une sonnerie de rĂ©veil qui tranche dans un rĂȘve. J’ai demandĂ© Ă  ma sƓur qui chantait ça, elle m’a dit Laisse tomber gros dĂ©bile, c’est nul, on dirait de l’opĂ©ra ». Elle savait pas non plus qui c’ on n’en Ă©coutait pas, dans cet appartement miteux du 11Ăšme Ă©tage oĂč MĂ©mĂ© nous Ă©levait. MĂ©mĂ©, elle Ă©coutait la radio et la vieille platine c’était juste pour ses vinyles de Saint Claude François. Un jour j’ai quand mĂȘme voulu y jeter une oreille, et c’est lĂ  que, bien cachĂ©e entre les albums, j’ai fini par trouver La Callas. Ça m’a sciĂ© en deux, je n’écoutais plus que ça. Maria et moi en tĂȘte-Ă -tĂȘte, dans le Very Best of en pouvait plus de m’entendre beugler. MĂ©mĂ© Ă©tait croyante, genre croix sur le pain, pas trĂšs portĂ©e sur la messe, mais elle s’est dit qu’à la chorale du curĂ©, ils sauraient quoi faire d’un gosse qui chante Ă  tue-tĂȘte tout le temps. J’en ai chantĂ© des cantiques, des Plus prĂšs de toi mon Dieu, des Dieu vivant, Dieu trĂšs haut, tu es le dieu d’amour en toute crĂ©ation. Fallait bien ça, pour faire passer la pilule des cours de catĂ©. On avait beau s’égosiller, nos voix restaient un peu prisonniĂšres de la salle paroissiale, avec son carrelage marron mouchetĂ© et ses murs en deux couleurs saumon-lavande qui donnaient plus envie de vomir que de chanter Dieu. Ça m’empĂȘchait pas Ă  la maison de continuer Ă  faire le grand-huit vocal avec Maria. Je pigeais rien Ă  ses passions contrariĂ©es en italien, alors je l’accompagnais en yaourt avec tout mon cƓur. J’enviais ma sƓur qui faisait partie d’un groupe de rock. J’ai mĂȘme priĂ© JĂ©sus pour qu’ils me prennent, car le curĂ© disait que, grĂące Ă  ma voix, je pouvais lui parler directement. Je devais pas avoir la bonne frĂ©quence, ils ont pas voulu de moi. MĂȘme quand je leur ai chantĂ© Bohemian Rhapsody Ă  la note prĂšs, ils ont dit que c’était trop dĂ©modĂ©. Avec ma voix on s’est dit autant rester avec de la vieille musique qu’a plus de deux cent ans. Audition chƓur d’enfants OpĂ©ra national de Paris ». J’avais arrachĂ© l’affichette, lue et relue, pliĂ©e, dĂ©pliĂ©e dans la poche arriĂšre de mon jean Ă  lui en effacer l’encre. MĂ©mĂ© a dĂ» prendre sa loupe. Elle a juste soupirĂ© en se demandant ce qu’elle avait fait au ciel pour ĂȘtre seule avec des gamins pareils, qui n’en font qu’à leur tĂȘte. Et c’est lĂ  que ma sƓur a Ă©tĂ© sympa pour la premiĂšre fois de sa vie et m’a emmenĂ© en RER jusqu’à Paris. Faut dire qu’elle savait se dĂ©brouiller pour piquer les sous dans les sacs Ă  main qui traĂźnent. Elle m’a dit J’espĂšre vraiment qu’ils vont te prendre, comme ça je verrais moins ta tronche ». J’étais pas retournĂ© Ă  Paris depuis que j’avais cinq ans et qu’on avait vu les vitrines des Grands magasins avec maman. Ma gorge Ă©tait toute serrĂ©e dans mon Ă©charpe qui gratte, tricotĂ©e par MĂ©mĂ©. Et puis surtout je priais intĂ©rieurement, sous la petite pluie grise, je priais pas JĂ©sus mais Maria, car j’avais bien remarquĂ© que ma voix, elle faisait un peu ce qu’elle voulait ces temps-ci. Je pensais que ça n’arrivait qu’aux autres garçons et qu’elle me ferait jamais ce coup-lĂ , Ă  moi. Je priais pour qu’elle me lĂąche pas. On s’est un peu perdus dans le quartier de l’OpĂ©ra, on regardait tellement les vitrines qu’on avait du mal Ă  le voir, avec son gros chapeau dorĂ©. Je pensais pas que c’était un palais Ă  ce point. On a montĂ© les marches, moi tout tremblotant, ma sƓur en disant que c’était vraiment moche, ce gros palais prĂ©tentieux bien clinquant. Direct, on s’est fait bouler - c’était pas par l’entrĂ©e principale qu’il fallait entrer. Evidemment, a rĂąlĂ© ma sƓur, on n’est pas des bourges, on passe par les petites portes », et le gardien a haussĂ© les Ă©paules. On a fait le tour de l’immense bĂątiment, c’était long comme si ça allait durer toute la vie. On a fini par trouver la porte dĂ©robĂ©e, et au bout de quelques couloirs pas terribles et des marches un peu Ă©troites, une file de gamins bien habillĂ©s. Le dĂ©cor Ă©tait vraiment pas grandiose, on aurait dit un vieux collĂšge et qu’on allait tous voir le CPE parce qu’on avait encore rien foutu ce trimestre. On attendait tous bien calmement, les autres flanquĂ©s de leurs mĂšres, des mĂšres tremblantes, des mĂšres collantes et des mĂšres pas cool du tout. Y’avait vraiment plein de mĂšres partout dans ce couloir
 et ma sƓur qui Ă©coutait son discman en marmonnant une chanson de Nirvana. Une mĂšre m’a demandĂ© Vous allez Ă  quel conservatoire ? », pour faire la conversation. Le fils tentait de me transpercer avec son regard de hyĂšne Ă  la mĂšche bien peignĂ©e. J’ai pas rĂ©pondu. J’avais envie qu’ils disparaissent, tous, mais j’osais pas trop tenter le ça a Ă©tĂ© Ă  moi, ma frangine m’a soufflĂ© Te loupe pas » et tous les gamins et les mĂšres m’ont regardĂ© bizarre pendant que je rentrais dans la salle. J’avais plus l’écharpe de MĂ©mĂ© mais ma gorge grattait quand mĂȘme, de l’intĂ©rieur, comme si ma voix avait des fourmis. Toute mon enfance j’avais attendu un truc comme ça, mais j’avais sĂ»rement trop attendu. J’avais poussĂ© trop vite, une herbe folle, disait MĂ©mĂ©, et lĂ  j’avais le vertige. La salle Ă©tait claire et devant la fenĂȘtre, trois personnes Ă©taient assises en se tenant trĂšs droites, vraiment Ă  croire qu’ils tentaient le championnat du monde de l’alignement de vertĂšbres. J’ai respirĂ© un coup, allez, ma voix et moi, on va bien leur faire vibrer les tympans. Aux premiĂšres notes du piano, elle s’est cachĂ©e, a refusĂ© de se montrer. Dans le manĂšge de mon sang lancĂ© Ă  toute allure, j’ai poussĂ©, poussĂ©, et ma voix a fini par se montrer, Ă©raillĂ©e et gauche comme un animal blessĂ©. Les gens trĂšs droits ont levĂ© tous leurs yeux au ciel. J’ai demandĂ© Ă  recommencer et c’était pas super, ma voix galĂ©rait un maximum. Une des dames m’a dit d’un ton cassant C’est trĂšs brouillon tout ça » Et les autres ont confirmĂ© poliment Un peu scolaire
 », Votre voix vous domine, jeune homme, il faut faire plus d’efforts ». Mes cordes vocales se sont serrĂ©es, prĂȘtes Ă  m’étrangler, et j’ai cru que je pourrais plus jamais respirer. Au retour, ma sƓur arrĂȘtait pas de me demander comment ça s’était passĂ©, mais ma voix sortait plus. Elle a dit T’es vraiment chiant ». J’ai jetĂ© un dernier coup d’Ɠil Ă  l’OpĂ©ra, trĂšs gros et boursoufflĂ© derriĂšre la buĂ©e de mes yeux. Il nous a brisĂ© les esgourdes depuis sa naissance et maintenant il parle plus, c’est quoi son problĂšme Ă  ce mioche ? » Pauvre MĂ©mĂ©, elle pigeait plus rien Ă  rien. J’ai pensĂ© Ă  KaratĂ© Kid. Fallait juste trouver un lieu, un conservatoire comme avait dit la mĂšre de la hyĂšne, pour apprendre Ă  me tenir droit et Ă  dominer ma voix. La pauvre Maria Ă©tait complĂštement rayĂ©e Ă  force de m’avoir donnĂ© des cours particuliers. Le conservatoire rĂ©gional Ă©tait un cube blanc un peu de traviole posĂ© au milieu des immeubles par un architecte probablement bourrĂ©, Ă  une heure de RER et deux bus de chez moi. Mes notes au lycĂ©e continuaient de dĂ©gringoler mais ma voix, elle, se baladait dans les octaves. Messieurs de la figuration, vous ĂȘtes attendus sur scĂšne ». Tout est en place, dans les miroirs des couloirs, je traĂźne un peu, le temps de me dissoudre dans le costume. Mes traits ont disparu sous le fard. Dernier appel, en scĂšne ». On passe derriĂšre les toiles peintes. Dans l’obscuritĂ©, le premier acte dort encore. Des Ă©lĂ©ments de dĂ©cor fantĂŽmes cachĂ©s sous les draps retiennent leur souffle. PrĂšs de deux mille personnes fourmillent sur les siĂšges en velours rouge. Certains toussent, gĂȘnĂ©s par le silence. Je sais pas trop oĂč est ma sƓur, ce qui est sĂ»r c’est qu’elle a plus son discman. Je l’imagine, serrant bien fort ce qu’il reste de MĂ©mĂ©, en cendres dans sa petite urne. Je les salue mentalement, ainsi que la ribambelle de mes bonnes fĂ©es. Tous mes profs du conservatoire, Mme Rosado, M. Pacholski, M. Nikolic
 et bien sĂ»r Freddy Mercury, JĂ©sus et Maria
 Ils partent tous en fumĂ©e pour me laisser seul avec ceux qui vont vivre l’opĂ©ra. Les instruments frĂ©tillent de commencer. J’arrondis la bouche, comme les statues qui portent les loges. Ma voix est prĂȘte Ă  s’élancer, Ă  rebondir sur les ors des statues, caresser les tympans et le velours rouge, et s’envoler dans le ciel clair de la coupole. Ma voix me domine et je la laisse conduire, dans l’abandon parfait de la musique. 2. L’ange de l’OpĂ©ra Par Violaine J. Ma mĂšre est lĂ . Devant moi. Sur le quai de la gare. Tant de jours d’attente effacĂ©s en un sourire. Elle me serre de son odeur de guimauve, m’étouffe de ses bras frĂȘles, m’avale de son amour fragile. Je m’endors ce soir-lĂ  collĂ© contre son cƓur, le sourire heureux, bercĂ© de ses mots chuchotĂ©s pour me raconter ses journĂ©es, ses cheveux parfumĂ©s me chatouillant le visage l’OpĂ©ra de Paris, l’audition, sa sĂ©lection, des lieux que je ne connais pas, ceux qui me font rĂȘver - la salle des cabestans, le Grand escalier, le Foyer, la Rotonde du glacier. Et puis, il y a cet homme venu d’un pays aux consonances poĂ©tiques, sa demande d’autographe devenue demande en mariage. Elle ne peut pas son cƓur m’appartient, Ă  moi, son miraculĂ©, son Alceste greffĂ©, au cƓur si fragile ! Elle en rit de regrets, enchaĂźne sur le joli marin croisĂ© en coulisse. Ils arrivent Ă  plusieurs de Bretagne, par le mĂȘme train, quand la saison de la pĂȘche s’achĂšve. Ils enchaĂźnent sur une saison de nƓuds et cordages dans les coulisses de l’OpĂ©ra. On les attend car ils sont les seuls Ă  maĂźtriser ce savoir-faire ancestral, artisans aux doigts faits pour tirer les cordages et remonter les dĂ©cors. Je sombre, bercĂ© par la mer et le chant de marins inconnus. Mon corps frĂȘle danse au milieu des cordages, des dĂ©cors et couloirs, dorures et enluminures, fastes et plaisirs. Ma mĂšre illumine les lieux, son sourire, sa beautĂ© si particuliĂšre de papillon virevoltant gracieusement. Blotti dans ses bras, je rĂȘve qu’elle ne repartira pas, que ses tournĂ©es se limiteront Ă  un triangle ChambĂ©ry-Lyon-GenĂšve, qu’elle restera vivre avec grand-mĂšre et moi, et puis je nous vois, nous, tous les deux, et la scĂšne surdimensionnĂ©e de l’OpĂ©ra. Nous, tous les deux, heureux, volant dans un songe oĂč tout est permis. Au matin, je me rĂ©veille seul dans le lit. Par la porte-fenĂȘtre ouverte qui donne sur le jardin, je l’entends compter, souffler et je la vois recommencer les mĂȘmes mouvements, inlassablement. Pieds nus dans l’herbe, elle si fragile, si belle. Ange de beautĂ©, je suis ton gardien de bĂ©atitude. Je vibre, je veux voler avec toi. Dans la cuisine. Devant ma tartine beurre-confiture de fraises du jardin, fixant la toile cirĂ©e Ă  carreaux rouge, mon Maman, apprends-moi Ă  voler comme une danseuse » se heurte au silence de son regard perdu, qui erre couloirs de l’étirement, courbatures et souffrances, heures de rĂ©pĂ©titions et d’attente, moments de joie suivis du grand vide, autant de mĂ©andres de Seuls les anges volent, mon Alceste. Toi tu es si dĂ©licat, si chĂ©tif, si petit. Tu dois faire attention avec ta greffe. Le vent t’emporterait. Toi, tu es mon petit miraculĂ© de ChambĂ©ry. Son sourire cette fois-ci n’efface rien Ă  la fissure qu’elle vient d’entrouvrir ! Elle m’épluche une pomme. En fait de petits quartiers, mĂ©ticuleusement. La pointe du couteau transperce mon cƓur de sept ans, tourne inlassablement pendant que j’entends des Tu es bien avec mamie, l’air de la montagne est si bĂ©nĂ©fique, le mĂ©decin l’a dit, tu dois reprendre des forces
 les voyages, la compĂ©tition sont Ă©puisants... JE... se battre contre les jalousies
 N’ECOUTE, les blessures
 PLUS ! Je prends les sucres blancs dans la boĂźte mĂ©tallique Ă  l’effigie du Mont Saint Michel et les pose debout Ă  intervalles rĂ©guliers. Une fois que j’ai Ă©puisĂ© la rĂ©serve, je fais tomber le premier qui fait tomber tous les suivants, jusqu’au ans plus tard, sa phrase Seuls les anges volent » me hante toujours, Ă©crite sur le miroir de la salle de bain, ses quatre mots semblent me regarder, me dĂ©fier chaque matin. Ils ont pris place Ă  cĂŽtĂ© de la mĂšche de cheveu suspendue. Cette mĂšche laissĂ©e par maman avant son dernier dĂ©part. Je sais qu’elle ne sera plus jamais sucrĂ©e. La guimauve n’aura plus jamais la mĂȘme odeur, maman n’est plus. J’ai quittĂ© ChambĂ©ry pour intĂ©grer divers conservatoires nationaux de danse. Les greffes ont laissĂ© quelques traces mais j’ai l’honneur de faire partie du petit nombre de chanceux chez qui elles furent une totale rĂ©ussite. On me cite en exemple. LibĂ©ration m’a consacrĂ© une quatriĂšme de couverture. Ils m’ont photographiĂ©, torse nu, pour voir le crucifix du MiraculĂ© tatouĂ© sur ma poitrine. J’ai rencontrĂ© des danseurs trop dodus, pas assez Ă©lancĂ©s, trop petits, pas assez mĂ©trĂ©s, des trapus, trop effĂ©minĂ©s. Nous avons partagĂ© notre hargne de la diffĂ©rence. Ils m’ont appris que le trop et le pas assez Ă©taient un sĂ©same pour aller plus me voilĂ . Comme toi il y a quelques annĂ©es, dans les coulisses de l’OpĂ©ra. Tu me vois, n’est-ce pas ? Mes jambes une onde chaude et froide me parcourt, je suis fier et si chĂ©tif. Mes mains elles tapotent mes cuisses nerveusement, je suis fier et si chĂ©tifMon corps il doit crier. Ma langue, mes yeux, mon cƓur sortent de leurs cavitĂ©s pour mieux faire entendre leurs plaisirs. Le cygne est un oiseau majestueux. On le classe parmi les plus gros reprĂ©sentants de l’avifaune europĂ©enne. Je m’assois sur le devant de la scĂšne, j’écoute le poids du silence qui plane sur les siĂšges de velours rouge avant l’arrivĂ©e des spectateurs. Son plumage est de couleur blanc neige. Au plafond, les personnages de Chagall vivent en couleur, ils se sont donnĂ© rendez-vous pour une danse joyeuse. À la base de son bec de couleur orange rouge, on distingue un tubercule noir trĂšs caractĂ©ristique. Les deux sexes sont identiques sauf au printemps oĂč le tubercule du mĂąle est alors plus gros que celui de la femelle. J’entre dans la ronde, je vois la salle d’en haut, Ă  travers les lumiĂšres du lustre de bronze et de cristal aux trois cent quarante lumiĂšres. J’en ris. Je ressens le vertige. Depuis les coulisses, je les observe prendre place. La voix de la rĂ©gisseuse ReprĂ©sentation dans dix minutes. Le Prince Siegfried Ă  cour, la reine et les invitĂ©s Ă  jardin ». Pour prendre son envol, le cygne agite ses grandes ailes, marche sur l’eau avant de s’élever, cou tendu vers l’avant. Sa vitesse en vol est de 85 kilomĂštres par heure. Tu n’es plus lĂ , mes yeux brillent d’absence pour toi. Maman, les anges volent, les miraculĂ©s aussi ! 3. RenaĂźtre Par Diane T. Je suis face Ă  Hector et j’ai quelque chose de trĂšs important Ă  lui dire. J’attends ce moment depuis si longtemps. Sauf que ce que je veux lui dire, je ne m’en souviens plus. Ça sonne en moi comme une colĂšre qui ne veut pas sortir. Une colĂšre indiffĂ©rente, insaisissable, dĂ©sinvolte. Hector est lĂ , face Ă  moi. Lui aussi est indiffĂ©rent, insaisissable et dĂ©sinvolte. Il me regarde, imposant. Ses yeux me dĂ©fient en silence. DerriĂšre lui, les silhouettes en mouvement des autres collĂ©giens s’agitent dans la cour, menaçantes. Hector attend. Il n’a aucune idĂ©e de ce que je vais lui dire. Moi non plus. Je fais un pas vers lui et mes jambes semblent flotter dans mon pantalon. Je redresse maladroitement mes Quentin, courage. Dis-lui. AprĂšs, ce sera trop tard. Mais comment dire des mots qui m’échappent ? Peut-ĂȘtre que si je lance le premier, alors les autres suivront d’un flot ? J’inspire profondĂ©ment. “Hector...”. Je n’aime pas ma voix en pleine mue. Elle grĂ©sille et vacille comme une vieille lampe qu’on a oubliĂ© de changer. “... j’ai quelque chose Ă  te dire
” Il me regarde avec lĂ , anomalie dans le systĂšme. Dysfonctionnement gĂ©nĂ©ral. Bug cĂ©rĂ©bral. Je me retrouve transportĂ© dans un noir absolu. Tout est vide et silencieux. Vertige. Est-ce que je suis Ă  l’intĂ©rieur de moi, dans le vide sidĂ©ral de mes mots ?Non. Je perçois peu Ă  peu des paroles prononcĂ©es Ă  voix basse. Je sens des prĂ©sences. Ça murmure, ça chuchote, ça remue joyeusement. Devant moi. Juste devant moi. Ils sont des centaines. Ça grouille de vie dans le noir. Soudain, je suis Ă©bloui. Je reste interdit quelques secondes, Ă  moitiĂ© aveuglĂ©. Puis mes yeux s’habituent peu Ă  peu Ă  la lumiĂšre. Je peine Ă  croire ce qu’ils discernent. Des centaines de petites tĂȘtes m’encerclent boucles volumineuses et crĂąnes chauves, visages jeunes et traits bridĂ©s. Tous se sont tus et me regardent. Ils attendent, leurs petits yeux curieux rivĂ©s sur moi. Qu’est-ce qu’ils attendent ? OĂč suis-je ? Je plisse les yeux. Devant moi, des fauteuils pourpres, une atmosphĂšre feutrĂ©e, des lustres, dorures et boiseries. Au-dessus de moi, des crĂ©atures bariolĂ©es de Chagall m’observent curieusement, accrochĂ©es Ă  une voĂ»te majestueuse. C’est alors que des notes de musique brisent le silence. J’aperçois en contrebas des dizaines de musiciens penchĂ©s sur de merveilleux instruments de toutes sortes. Tourbillon Ă  l’intĂ©rieur de moi. Je suis Ă  l’OpĂ©ra. Sur scĂšne. Je piĂ©tine, maladroit, sidĂ©rĂ©. Toujours ce pantalon trop grand. Toujours ces lunettes qui semblent vouloir tomber de mon je sors de lĂ  ? Je recule d’un pas. Le bois ancien rĂ©sonne sous mes pieds en rĂ©ponse. Et quelque chose de surprenant se produit l’écho majestueux de ce vieux parquet me semble beau. Alors je sors de mon vertige. Je regarde ces visages penchĂ©s sur moi comme si je venais de les apercevoir. Toutes ces personnes sont venues pour m’écouter. Pour m’écouter moi ? Tout sort de ma bouche. D’une traite. Je suis possĂ©dĂ© par une force et une dĂ©termination que je ne me connais pas. Tous ces mots retenus depuis si longtemps. L’humiliation. La colĂšre. La rage. L’amertume. Toutes ces fois oĂč j’ai ravalĂ© cette boule dans ma gorge qui me brĂ»lait le cƓur. Toutes ces fois oĂč je suis restĂ© gentiment silencieux alors que ça hurlait dans mes tripes. Toutes ces fois oĂč j’ai dit oui alors qu’à l’intĂ©rieur de moi, cela gueulait non. Le flot de mots s’écoule sans hĂ©sitation, avec courage, vĂ©hĂ©mence, aplomb. Je ne reconnais pas ma voix. Elle ne vacille plus. Elle ne grĂ©sille plus. Elle chante ! Elle danse en harmonie avec les notes de musique ! Ma colĂšre sort, monte, culmine, explose en lourd fracas. Silence. Soulagement. Ils me regardent tous, les yeux qui brillent. Et je me sens fier de mon rĂŽle, du personnage que j’incarne, de qui je suis. Pour la premiĂšre fois. À travers eux, Hector m’a entendu. 4. Le fantĂŽme de l’OpĂ©ra Par Marion L. Je suis debout au beau milieu de la scĂšne de l’OpĂ©ra Garnier. Le rideau s’ouvre, me voilĂ  face Ă  des centaines de spectateurs qui hurlent dans ma direction mais je n’entends pas ce qu’ils disent. L’Orchestre est lĂ  aussi et tous les musiciens me regardent. Le chef d’orchestre est tournĂ© vers moi. Il attend que je fasse quelque chose et brandit sa baguette en roulant de grands yeux. Son visage, comme celui d’un clown, est peint en blanc. Dans le coin de la scĂšne, cĂŽtĂ© jardin, je dĂ©couvre la petite maison de Giselle avec son toit de chaume. Elle est Ă  moitiĂ© cassĂ©e et je peux voir l’intĂ©rieur oĂč mon chien Hercule, tranquille sur un gros coussin jaune, dort. Je suis toute seule sur scĂšne, Ă  part mon chien et une vieille femme en costume de paysanne qui a le visage de ma grand-mĂšre paternelle, mais elles n’ont que cela en commun la vieille est petite et grassouillette. Elle est assise tout au fond du plateau sur un fauteuil de velours cramoisi. Elle rit aux Ă©clats. Il lui manque deux dents de devant, ce qui ne l’empĂȘche pas de fumer une cigarette. Maintenant les spectateurs tapent du pied et lĂšvent le poing. Ils sont habillĂ©s Ă  la mode napolĂ©onienne. Les femmes portent ces longues robes aux couleurs pastel en vogue sous le Premier Empire, mettant en avant leurs poitrines, Ă©normes et anormalement sphĂ©riques, que l’on dirait siliconĂ©es. Leurs coiffures sont d’époque, mais les boucles encadrant leurs visages sont teintes en rouge, en bleu, en vert ou en jaune. Les hommes arborent des jabots dĂ©mesurĂ©s et ont gardĂ© leur chapeau haut de forme sur la tĂȘte, ce qui leur donne, dans leurs hurlements inaudibles, un air encore plus menaçant. Je suis en costume de Giselle, la jupe et le tablier de l’Acte I. Mes kilos de trop se sont Ă©vaporĂ©s. Aux pieds, je n’ai pas de chaussons mais des sabots, de style suĂ©dois, de ceux que l’on portait dans les annĂ©es 70. Le chef d’orchestre commence Ă  s’énerver. Il fait de grands gestes avec sa baguette. Je comprends que c’est Ă  moi de calmer la foule dĂ©chaĂźnĂ©e et le chef Ă  bout de nerfs. J’esquisse alors un pas de danse simple mais courageux je me suis souvenu soudainement de la chorĂ©graphie de Giselle, quand la jeune fille devient folle. C’est ce moment que mon chien Hercule choisit pour aboyer et courir comme un dingue sur la scĂšne. Il se mĂ©tamorphose en une bĂȘte terrifiante, avec des ailes immenses, et vole vers les spectateurs, provoquant la panique Ă  tous les Ă©tages. Les chapeaux haut de forme, dans une vie autonome, s’élĂšvent vers le plafond ou plongent vers l’orchestre. Les crĂąnes des hommes se rĂ©vĂšlent chauves. Dans leur fuite, les femmes du premier balcon, dĂ©sĂ©quilibrĂ©es par le poids de leurs seins monstrueux, basculent par-dessus les garde-corps et s’écrasent sur les spectateurs. Un homme s’étrangle avec son jabot coincĂ© dans le dossier d’un fauteuil, sa femme essaie sans succĂšs de le dĂ©gager et file vers la sortie. Une jeune fille pleure, assise au premier rang. Elle ressemble Ă  Giselle avec ses longs cheveux dĂ©nouĂ©s, son maquillage a coulĂ©, elle tient une marguerite dans sa main, toute fanĂ©e. Le joueur de flĂ»te du plafond de Chagall flotte doucement dans les airs en faisant de grands cercles concentriques. Dans la fosse d’orchestre, c’est le chaos. Le chef s’est assis en tailleur sur un immense piano Ă  queue et joue du triangle en souriant bĂ©atement. Les musiciens entassent Ă  toute allure leurs instruments de musique pour former une grande pyramide. Puis tous disparaissent. La vieille aussi s’est Ă©clipsĂ©e. Le monstre chien a dĂ©campĂ© aprĂšs avoir fait fuir tous les spectateurs. Je me retrouve abandonnĂ©e dans le silence. Plus rien ne bouge, sauf le grand lustre qui semble trĂšs proche. Il se balance comme pour me faire signe. Du fond du parterre, dans la rangĂ©e centrale des fauteuils, se dirige vers moi un fantĂŽme, sans doute le FantĂŽme de l’OpĂ©ra. Je suis fascinĂ©e par le spectre, Ă  la fois effrayĂ©e et excitĂ©e Ă  l’idĂ©e de le rencontrer. Le personnage le plus connu du Palais Garnier ! Mais alors qu’il s’approche, je m’aperçois qu’il s’agit manifestement d’une simple personne qui a revĂȘtu un drap blanc et dĂ©coupĂ© sommairement des trous Ă  la place des yeux. Il est maintenant tout prĂšs de moi, voilĂ  que mon visage entre en contact avec le drap blanc, une lĂ©gĂšre sensation d’étouffement me saisit, je tente de me dĂ©gager, j’écarte le tissu oppressant
ComplĂštement Ă©veillĂ©e, j’entends ma fille rire de sa bonne blague. Assise sur mon lit, soulagĂ©e d’un grand poids, je la rejoins dans une douce euphorie. 5. Une apparition Par Julie R. Le noir se fait, cette obscuritĂ© marine qui plonge la salle dans le silence, un silence impatient. On sait qu’il va vite se terminer alors chacun en profite toujours, dans ce moment de suspens, les spectateurs reniflent, s’agitent et toussent. Ces bruits intimes me gĂȘnent. C’est comme si la trivialitĂ© s’invitait dans cette salle Ă  l’aristocratie rutilante. Je leur trouve quelque chose de vulgaire et je pense aux danseurs, en l’occurrence la danseuse, lĂ -bas, au fond de la scĂšne immaculĂ©e. Entend-elle aussi ces expressions des corps assis face Ă  elle, qui s’évanouissent finalement, dissipĂ©s par son entrĂ©e spectrale ?C’est comme si nos souffles Ă©taient retenus par sa silhouette Ă©vanescente, ses pas, lents d’abord, puis vifs, au milieu des flocons de polystyrĂšne qui tombent sur le plateau. La neige Ă©touffe le son de ses pieds arc-boutĂ©s sur leurs pointes, et le souffle provoquĂ© par ses gestes chasse les flocons dans de petits tourbillons. Elle n’est pas seule, mais c’est ainsi qu’opĂšre la magie des Ă©toiles leur simple prĂ©sence aimante les regards, ou peut-ĂȘtre est-ce l’étoffe lĂ©gĂšre qui tournoie avec elle, soulignant chacun de ses mouvements. Ici, le tissu caresse le bras ; lĂ , il jaillit, bousculĂ© par sa jambe. Au plus prĂšs de son corps, il danse lui aussi. 6. Amadeus Par Laure L. Mes parents se sont toujours attachĂ©s Ă  nous faire dĂ©couvrir la musique, de Georges Moustaki Ă  ZZ Top. Puis il y a eu l’école - l’école primaire dans une citĂ© de la rĂ©gion parisienne. Une Ă©cole tout ce qu’il y a de plus publique, de plus simple, de plus rĂ©publicaine. L’école est parfois dĂ©criĂ©e mais elle m’a fait aimer le classique, c’est un fait. Chaque semaine, un lecteur cassette passait de classe en classe avec une musique ; tous les jours pendant cinq jours. Nous devions faire des recherches sur l’artiste, recherches qui sous-entendaient de dĂ©tenir un dictionnaire. Dans les annĂ©es 90, pas d’internet, juste le Larousse ou le petit Robert et surtout la recherche Ă  la lettre M du grand Mozart. Puis la projection du film Amadeus, l’histoire de sa vie - animĂ©e cette fois -, m’a fascinĂ©e. Je n’avais qu’une hĂąte, ĂȘtre grande pour voyager, faire la dĂ©tective et le dĂ©terrer pour qu’il ne soit plus en fosse commune. Fait totalement absurde me direz-vous ! Mais Ă  neuf ans, j’avais ressenti en moi une certaine injustice malgrĂ© son gĂ©nie, il fut inhumĂ© en inconnu. MĂȘme si Mozart Ă©tait moins Ă  la mode que Scorpion, je me suis intĂ©ressĂ©e Ă  son parcours il dĂ©tenait l’oreille absolue Ă  trois ans et Ă©crivait sa premiĂšre Ɠuvre Ă  six. Un prodige, si petit, ne pouvait pas en avoir conscience. Je n’avais certainement pas ses qualitĂ©s de compositeur mais danser Ă©tait un doux rĂȘve un peu flou, jusqu’à ce jour oĂč le magnĂ©tophone a circulĂ©, oĂč la mĂ©lodie m’a traversĂ©e. Je ne connaissais ni mon talent ni mon gĂ©nie mais j’étais peut-ĂȘtre un peu comme lui, un prodige dans l’ignorance de ses haut de mon Ăąge avancĂ© », neuf ans – mĂȘme pas deux chiffres, juste un, mais un peu trop proche du nombre 10 ! - intĂ©grer le Ballet de l’OpĂ©ra semblait une lubie, une sorte de dĂ©lire surrĂ©aliste, un vƓu pieux tout droit sorti d’une liste de NoĂ«l. À la rentrĂ©e scolaire, il fallait remplir le quart de feuille habituel orientation scolaire Ballet de l’OpĂ©ra » ce n’était pas la rĂ©ponse classique attendue. Mieux valait Ă©crire pompier, coiffeuse ou mĂ©decin, car danseuse, ça ne faisait pas sĂ©rieux. ActivitĂ©s sportives danse ; nombre d’heures 20 heures par semaine » Les professeurs s’alarmaient quand ferai-je mes devoirs ? Serai-je souvent absente ? Serai-je suffisamment concentrĂ©e pour suivre les cours et maintenir un niveau satisfaisant ? Je ne remercierai jamais assez mes parents pour leur droiture. Aussi farfelu que le projet puisse paraĂźtre, ils m’ont inscrite Ă  l’École de Danse de l’OpĂ©ra, sans trop y croire je pense. Je faisais la bonne taille et le bon poids, ma candidature a Ă©tĂ© retenue et j’y ai fait mes premiers pas sur scĂšne
 Des pas tremblants d’émotions Ă  l’entrĂ©e, puis plus assurĂ©s une fois concentrĂ©e, et enfin, convaincants de dĂ©termination en fin d’audition je suis officiellement devenue un petit rat. 7. Un air de Tourmente par PĂ©nĂ©lope L. ACTE 1 Introduction. Une plage grecque en fin de journée. À droite, la végétation luxuriante. À gauche, un théâtre. TOURMENTE Adieu Amour, Adieu Amours passées que je déçois toujours,Adieu Amours futures que je ne veux pas connaître. ORACLE Tout Noble que tu sois, Ce n'est pas toi qui décides de cela. TOURMENTE Adieu Amour, Tu m'as rendu fou. Pourquoi me jeter dans des bras, Puis me donner envie d'en sortir, Alors qu'ils me serrent de plus en plus fort ? ORACLE Tout Noble que tu sois, Ce n'est pas toi qui décides de cela. TOURMENTE Adieu Amour, Tu m'as rendu fou. Pourquoi me donner une mission à accomplirPuis m'empêcher d'y parvenirEt chaque jour passant, me laisser séduire ? ORACLE Tout Noble que tu sois, Ce n'est pas toi qui décides de cela. TOURMENTE Adieu Amour, Je n'ai plus envie de rire. Par pitié pour la Paix, Et laisse-moi Tout Noble que tu sois,Ce n'est pas toi qui décides de cela. ScĂšne 1 La rencontre. Le ChƓur arrive en chantant et dansant sur la plage, la lumière baisse et fait place à la nuit. TOURMENTE Vous voilà, mes amis, Vous qui toujours restez, Vous à qui je n'ai rien besoin de prouver. CHƒUR 1 Danse avec nous, Laissons-nous enivrer, Laisse tes tourments au jour déclinant,Et passe au soir chantant. Ange arrive en toge du théâtre ; elle sort de sa représentation en riant, un homme et une femme à ses bras Choeur 2, Oracle la regarde d'un air aimant mais inquiet. TOURMENTE inquietQui donc que voilà ? CHƒUR 1 Tu ne la connais pas ? Mais c'est Ange ! ANGE intriguéeQui donc que voilà ? CHƒUR 2 Tu ne le connais pas ? Mais c'est Tourmente ! ANGE arrivant face à Tourmente, tendant sa mainAnge, enchantée. TOURMENTE s'agenouillant et embrassant sa mainTourmente, pour vous servir. ScĂšne 2L'espoir. ANGE Quel merveilleux sentiment m'envahit ! Serait-donc ça la vie ? En un regard il m'a un regard il m'a enfin le sens, Voici enfin l'Ă©vidence ! ORACLE Profite, mon ange, Tu le mérites car hélas. ANGEHélas ? ORACLE Hélas, mais tu le découvriras bien assez vite. Profite. ScĂšne 3Rupture. ANGE Tourmente, mon beau Tourmente, Quelle joie de te revoir ! TOURMENTE Ange, mon bel ange. Je viens pour te dire que je dois partir. ANGE Partir ? Mais quand reviendras-tu ? TOURMENTEJe ne sais pas. ANGE à elle-même Quelle étrange entreprise ! Sur ses sentiments, aurais-je eu méprise ? Ă  Tourmente N'avais-tu pas, toi aussi, senti que le destin ... TOURMENTE Je n'ai que faire d'un destin qui me rend inutile,Laisse-moi, Ange, et ton destin est si fort, nous nous part, défaite et incomprise. ScĂšne 4 Confession. TOURMENTE Te trouverai-je toujours sur ma route,Amour qui ne veut que ma déroute ? CHƒUR Tourmente, Tourmente, que cherches-tu ? TOURMENTE Faut-il que je brise mon cƓur mille fois,Pour qu'enfin il devienne insensible ? CHƒURTourmente, Tourmente, où vas-tu ? TOURMENTE Faut-il que je brise mille cƓurs moi-même,Pour qu'enfin plus personne ne m'aime ? CHƒUR Tourmente, Tourmente,Pourquoi pleures-tu ? TOURMENTE Ne voyez-vous pas que je ne suis pas prêt ?Que je préfère renoncer à mon bonheur,Pour d'Ange un jour, être digne du cƓur. CHƒUR Tourmente, Tourmente,De quoi parles-tu ? TOURMENTE C'est trop peu d'avoir son cƓur,Je veux le trop peu un seul bonheur,J'en veux offrir des elle est vraiment ce qu'elle croit,Alors Ange le comprendra. ACTE II ScĂšne 1 Retour à la vie. ANGE seule Déjà plusieurs années, Et de Tourmente je ne sais me ne peux que rire de moi,Je l'ai vu si peu de fois !Et malgré tout, c'était si vrai ! AMBITION Ange, nous vous cherchions ! Vous joindrez-vous à nous pour la procession ?À la déesse Europe,Nous allons rendre hommage. CHƒUR Europe, Europe, Laisse-nous te rendre plus belle ! Nous avons la foi pour te suivre, Nous avons le courage pour te défendre,Nous irons jusqu'au bout pour toi. ANGE Hélas, de ce courage qui vous anime je crois manquer. AMBITION Mais, Ange, vous pleurez ? ANGE Encore et toujours Tourmente. Pourquoi les Destins me l'ont-ils envoyé ?Si de le reprendre, ils étaient si pressés ? CHƒUR Les années passent, Et toujours Ange ressasse. AMBITION Ce n'est que ça ! ANGEQue ça ! CHOEUR N'entends-tu pas les chants autour de toi ?N'entends-tu pas les clameurs, les hautbois ? ANGE Je ne les entends que trop bien,Mais qu'en faire sans Tourmente ?Je sais qu'ils m'appellent,Mais mon cƓur est si frêle. AMBITION Je ne peux laisser aucun cƓur ébranlé,Prenez donc mon bras, et laissez-vous guider. ANGE N'êtes-vous pas marié à Justice ? AMBITION Mon cƓur à moi est grand ! Et de libre, il se trouve, j'ai un petit compartiment. ANGE Vous êtes drôle, Ambition. Alors rêvons ! Si les choses aussi simples que vous le dites sont, Alors du présent, profitons ! Ils partent en riant. ORACLE De Charybde en Scylla, mon Ange va encore que ceux qui doutent,Ceux qui croient maîtriser. ScĂšne 2 La chute. Ange et Ambition sont sur un marché. AMBITION Athènes alors sera plus belle ! ANGE Ne doutez-vous jamais,De la bonté du monde,De la volonté des Dieux ? AMBITION Les Dieux, plusieurs fois, La flamme de la vie ont voulu me aurais-je offensés ? Sont-ils de mauvais dieux ?Ou ne m'ont-ils pas fait le plus beau des cadeaux ?Car ce qui ne va pas de soi,Plus que tout autre, nous emplit de joie. ANGE Tout est-il question de point de vue ?Ne peut-on jamais atteindre un absolu ? AMBITION Que de questions vous me faites me poser !L'absolu est une idée,Les hommes sont des hommes, forcément être dupe de leur pureté,Je crois que chez les hommes,C'est le meilleur que je regarde. Une charrette passe vite, Ange perd l’équilibre et tombe dans la boue. AMBITION Ange ! Tout va bien ? ANGE riant aux éclatsQuelle gourde que je fais !De l'absolu des idées à la chaleur du putrin,La descente est plus rapide que l'on ne croit. AMBITIONVous empestez ... ANGE Et d'un coup je vous déplais ? AMBITION Si seulement ... Ils s'embrassent dans la boue. ScĂšne 3 La lutte. AMBITION Mais que m'arrive-t-il ? Quel est ce trouble qui se répand comme un vil ? CHƒUR Tu nous fais peur ! Reprends-toi. AMBITION Je ne comprends pas, j'avais tout face à Ange me sentais-je comme nu ? CHƒUR Tu nous fais peur ! Reprends-toi. AMBITION Ange est un être entier, j'ai voulu la sauver,Mais la couvrir de boue, voilà ce que je fais. CHƒUR Tu nous fais peur ! Reprends-toi. AMBITION Justice est ma boussole, Pourrais-je la quitter ? Cette pensée ne m'avait jamais même traversé. CHƒUR Tu nous fais peur ! Reprends-toi. AMBITION Tout me mène à Justice, Elle est mon évidence. Elle me connaît par cƓur, Elle est comme ma sƓur. CHƒUR Tu nous fais peur ! Reprends-toi. AMBITION Mon cƓur est déchiré, Entre qui je voulais être, Et ce qu'au fond de moi,Je sens sans pouvoir le distinguer. JUSTICE se dévoilant Il va falloir trancher, Ambition ! ACTE 3 ScĂšne 1 Le procès. Dans une salle de tribunal. JUSTICE Ambition, je vous accuse ! D'un serment vous m'étiez lié, Mais ce serment, dans votre chair, dans votre cƓur,Vous le trahissez ! AMBITION Je n'ai jamais voulu trahir personne,Mais je sens des remous,Du tréfonds de mon âme,Et si je ne te trahissais point,C'est moi que je trahissais. JUSTICE Que ressens-tu pour Ange ? AMBITION Ange, avec son innocence, Avec sa confiance, et ses airs vulnérables,M'a dévoilé chez moi, une complexité,Que je n'envisageais point. AMBITION C'est une part de moi en elle que j'aime,C'est sa voit des choses en moi,Dont je ne soupçonnais l'existence point. JUSTICEM'aimes-tu ? AMBITION Tu es mon socle, Sans toi, je suis déraciné. Mais mes nouvelles branches,Vers d'autres cieux veulent ? JUSTICE Ange, qu'as-tu as à dire pour ta défense ? ANGE Si le trouble est venu, Je ne l'ai pas cherché. J'aime une part d'Ambition, tout comme j'y vois des failles, Et je crains d'y tomber, Et ne jamais me relever. Car au fond de mon cƓur, je ne peux partager. S'adressant à Ambition J'aimerais tant vous dire, De vous fier à moi et ensemble partir ! Mais mon intuition me dit de ne pas me quelques douces folies,Dans un abĂźme ensemble, nous nous effondrerions. JUSTICE Tourmente, qu'as-tu à dire ? TOURMENTE Peut-on faire le procès de l'honnêteté ? Au fond de moi je sens, je ne suis pas prêt. Je préfĂšre fuir à temps, Que dans ce bourbier me retrouver un temps. L'amour est chose complexe, Et comment l'apprécier ? Si de ses propres contours, on n'a pas une idée ? Peut-on rêver d'un monde, Sans jamais se mentir, Et d'abord se connaître, avant de se haïr ? Vous m'en voulez de ne pas me compromettre, Auriez-vous voulu que je fasse des promesses ? Et un jour les renier ? À ce jeu, je ne crois pas vouloir jouer. JUSTICE Tu peux fuir, Tourmente, mais un jour viendra, Où le chemin tu ne retrouveras pas. ScĂšne 2 La délibération. JUSTICE Tous, vous vous croyez forts, Mais c'est la peur qui vous scie. Je sens votre peur le long du dos. Je sens sur vos côtes le picotis qui ne vous lâche plus et vous monte à la tête, Et l'angoisse et le cƓur qui se serre. Comment vous juger ? C'est contre vous-même que vous vous battez. Vous faites un pas en avant, Puis vous reculez. Vous croyez pouvoir conquérir l'amour Comme une certitude Vous pensez que la stabilité vous est due L'amour est une conquête Qui se joue chaque jour Prendre le risque d'aimer C'est prendre le risque d'être abandonné. Vous préférez vous abandonner vous-mêmes Car ainsi vous croyez votre destin maîtrisé. Je ne vous juge pas, mais je vous condamne. Je vous condamne chacun à rester seul, Vous qui pour tout avoir, Pensez que de vos désirs, Vous ne devez rien lâcher. Un jour viendra, Où votre peur cessera, Où vous vous ferez confiance. Et espérons pour tous, Que vous trouverez alors la délivrance. Nous le souhaitons pour vous, Mais surtout pour nous tous. DĂ©solĂ©s, aucun rĂ©sultat trouvĂ© avec ces critĂšres de recherche DĂ©couvrez notre mobilier spĂ©cialement conçu pour les personnes obĂšses. Le mobilier des personne obĂšses se choisit en fonctions des besoins prĂ©cis des utilisateurs. Chaise ou fauteuil doivent supporter un poids plus important et proposer des dimensions adaptĂ©es Ă  cette vous propose une sĂ©lection de chaises, de fauteuils et de lits mĂ©dicalisĂ©s qui apportent confort et praticitĂ© dans le quotidien d'une personne assises supportent un poids allant de 120 kg Ă  350 kg et proposent des dimensions plus en phase avec ce type de morphologie. L'assise est lĂ©gĂšrement incurvĂ©e et les accoudoirs suffisamment espacĂ©s permettant d'ĂȘtre bien assis sur le long lit mĂ©dicalisĂ© pour personne forte supporte une charge de 130 kg. 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