Lechagrin est le reflet du lien qui a Ă©tĂ© perdu. Cette perte ne diminue pas parce que vous ĂȘtes un adulte ou parce que votre mĂšre ou votre pĂšre a vĂ©cu une longue vie. Notre sociĂ©tĂ© exerce une Ă©norme pression sur nous pour surmonter le Ainsi en 1997, dans « Je ne suis pas sortie de ma nuit », Annie Ernaux y fait allusion en Ă©voquant en ces termes la mort de sa mĂšre : « La premiĂšre fois que j'ai Ă©crit “maman est morte”. L'horreur. Je ne pourrai jamais Ă©crire ces mots dans une fiction. » De mĂȘme, en 2002, dans le court roman Aimer Ă  peine de Michel Quint, le narrateur français est dĂ©sarçonnĂ© par une Jeprendrai l’autobus 5 Ă  deux heures et j’arriverai dans l’aprĂšs-midi. Ainsi, je pourrai veiller et je rentrerai demain soir. J’ai demandĂ© deux jours de congĂ© Ă  mon patron et il ne pouvait pas me les refuser avec une excuse pareille. Mais il n’avait pas l’air content. Je lui ai mĂȘme dit : « Ce n’est pas de ma faute. » Il SharleenSpiteri (Texas) en deuil, elle pleure la mort "violente et dure" de sa mĂšre. 2 partages. PubliĂ© le 27 Juillet 2021 - 09h54. Par Gonzague Lombard RĂ©dacteur PassionnĂ© de chant, des Devantma tombe, ne pleure pas. Je n y suis pas, je ne dors pas. Dans le ciel, je suis mille vents qui soufflent. Je suis l Ă©clat du diamant sur la neige. Je suis la lumiĂšre qui Ă©claire les champs. Je suis la douce pluie d automne tombant doucement. Devant ma tombe, ne pleure pas. Je ne suis pas morte, je n y suis pas. Etdans ce message, ce qui m’a particuliĂšrement vexĂ© et blessĂ© c’est qu’il m’a prĂȘtĂ© des intentions que je n’ai jamais eu, Ă  savoir que je ne voulais pas lui parler, que je ne le soutenais pas dans sa relation, etc. Je suis conscient que je n’aurais pas dĂ» avoir accĂšs aux messages, mais je pense qu’il s’agissait de quelques choses dont je devais ĂȘtre au courant. Au Ilne faut pas y aller si nous n’aimons pas, si cela ne nous fait pas du bien, et surtout ne pas culpabiliser. LĂ , je parlais Ă  ma mĂšre, je pleurais, mais je repartais toujours en ayant Jen'ai pas perdu ma mĂšre mais derniĂšrement la vie a fauchĂ©e une amie proche de la famille qui s'avĂšre Ă©galement une collĂšgue de travail . Un accident bĂȘte de moto, mauvais calcul de distance de freinage et hop la vie l'a fauchĂ©e entiĂšrement. Donc je vis un deuil diffĂ©rent mais un deuil et au travail on nous a renseignĂ© sur les Ă©tapes du deuil. Il est normal que tu ne pleures MamĂšre est morte. Ma mĂšre est morte. 22 rĂ©ponses / Dernier post : 04/02/2005 Ă  22:42. H. hay13tw. 31/01/2005 Ă  13:38. je suis vraiment dĂ©solĂ©e pour ta maman et j'envois mes plus sincĂšres condolĂ©ances. Moi je ne suis pas personnellement malade mais j'ai une cousine atteinte d'une tumeur cerebrale en remission et la maman de ma belle soeur elle atteinte d'un DĂ©couvredes vidĂ©os courtes en rapport avec ma mamie est morte pleure sur TikTok. Regarde du contenu populaire des crĂ©ateurs suivants : Eagle Way(@eagleway4), Ishaq😁(@izaack691), Pastel(@nirvana_et_willi), Yannilindor(@yannilindor), 𝑀𝑌𝐮 đ‘‡đ»đž đ”đ‘…đŽđ‘‡đ‘ 𓅓(@icemya), samajestebalogoun1(@samajestebalogoun1), 1minute2rap(@1minute2rap), 2AD2by. Nous avons recueilli les tĂ©moignages de plusieurs personnes qui ont acceptĂ© de partager leur expĂ©rience face Ă  la mort et au MAI 2014 Lecture min. Il n'y a pas une seule façon de vivre la mort et le deuil, mĂȘme si certaines Ă©tapes du processus et les mots qui tentent de raconter le chagrin se ressemblent. Chaque individu est confrontĂ©, tĂŽt ou tard, Ă  la perte d'un ĂȘtre cher et va devoir faire face Ă  une situation qui, comme un sĂ©isme, dĂ©truit tout sur son passage mais rĂ©veille Ă©galement notre instinct de survie car, mĂȘme avec la plus grande des douleurs, la vie continue. Face Ă  la mort, les mots manquent et sont, la plupart du temps, vides de sens. Pourtant, lorsque le temps passe, parler ou Ă©crire sur cette douleur permet souvent d'avancer. Les tĂ©moignages recueillis, pour complĂ©ter notre article "Le deuil le point de vue des psychologues", racontent, chacun Ă  leur façon, comment la mort vient Ă©branler nos vies et comment chacun de nous gĂšre l'aprĂšs, lorsque la vie reprend son cours et qu'elle nous oblige Ă  revenir, mĂȘme petit Ă  petit, Ă  la rĂ©alitĂ©. "Les rires ont cessĂ©" - TĂ©moignage de Je me souviens encore du moment oĂč le tĂ©lĂ©phone a sonnĂ©, je riais avec ma soeur et un ami Ă  elle, un samedi matin un peu avant NoĂ«l, il y a quelques annĂ©es. Le tĂ©lĂ©phone sonne toujours chez nous, je n'y ai pas fait attention. Je me souviens encore des mots de ma maman entrant dans la piĂšce, dĂ©composĂ©e, "J. est morte". Les rires ont cessĂ©. Je ne pouvais pas y croire, qu'est-ce qu'il s'Ă©tait passĂ© ? Je suppose que j'ai eu les explications de ma maman, mais mes souvenirs de cette matinĂ©e sont incomplets, je me souviens surtout de la lumiĂšre au-dehors. L'Ă©tat est indescriptible, c'est comme si un grand vide s'Ă©tait ouvert en moi, un vide que rien ne pourrait jamais plus combler. VoilĂ , c'est ça, j'Ă©tais vide. Et je voyais que tous les membres de ma famille Ă©taient pareils. Vides, amorphes, incapables de prononcer une parole. Mais quel poids peuvent avoir les mots Ă  ce moment-lĂ  ? Quand le fait divers touche notre famille Ma cousine, qui avait environ 25 ans, a Ă©tĂ© assassinĂ©e par sa mĂšre. On n'a jamais su ce qu'il s'Ă©tait passĂ© dans sa tĂȘte pour qu'elle fasse ça. On a juste eu des Ă©chos de choses horribles, de lit, de sang, de hache, on n'en sait pas plus. Je ne veux pas le savoir. Chaque deuil comporte son lot de colĂšre et d'incomprĂ©hension. C'Ă©tait d'autant plus fort pour nous, car nous n'avons jamais su ce qu'il s'Ă©tait rĂ©ellement passĂ©, ce qui avait poussĂ© une mĂšre Ă  faire ça Ă  son enfant. Elle avait d'ailleurs disparu lorsque le corps a Ă©tĂ© dĂ©couvert c'est horrible, non, de parler d'une personne qu'on a chĂ©rie en disant "le corps"?, elle a Ă©tĂ© retrouvĂ©e plusieurs jours aprĂšs. Plus tard, elle est dĂ©cĂ©dĂ©e en prison. Outre la violence de la mort, que, soyons clairs, on ne surmonte pas, jamais, on doit faire face Ă  plein de choses. Les articles dans la presse, l'intrusion dans la vie privĂ©e, les scellĂ©s sur la maison, et surtout l'enquĂȘte judiciaire. Toute ma famille a rencontrĂ© la SRPJ la police judiciaire, et mĂȘme le juge pour certains d'entre eux. Pour nĂ©cessaires qu'elles sont, ces formalitĂ©s rendent la mort et le deuil mĂ©caniques. Les agents font leur travail et notre dĂ©tresse, mĂȘme s'ils la comprennent, n'a pas sa place dans le systĂšme. AprĂšs ça, je n'ai plus lu les "faits divers" pendant un moment. Je ne voulais pas me trouver devant ces histoires qui me rappelaient irrĂ©mĂ©diablement celle de ma famille. Je ne voulais pas avoir ce comportement intrusif dans la vie des gens, comme d'autres l'avaient fait avec la nĂŽtre. Prise de conscience et mĂ©canisme de survie C'est Ă  la mort de ma cousine que j'ai pris conscience de mon mĂ©canisme de survie j'enfouis l'Ă©vĂšnement douloureux, et tout ce qu'il transporte, jusqu'Ă  ĂȘtre guĂ©rie, jusqu'Ă  sentir que je peux le ressortir. Je n'ai pas beaucoup de souvenirs de ce moment-lĂ , car je pense que j'ai essayĂ© d'occulter un maximum de choses, de ne plus rien ressentir. J'avais ma Licence Ă  passer, et ça m'a donnĂ© un but sur lequel me focaliser, pour ne plus penser au reste. Elle ne le sait pas, mais c'est mon autre cousine qui m'a aidĂ©e Ă  m'en sortir, la soeur mĂȘme de celle qui est dĂ©cĂ©dĂ©e. À l'enterrement, je l'ai vue si forte, je pleurais toutes les larmes de mon corps devant les photos d'elles deux, et c'est elle qui est venue me consoler. Elle qui a ensuite perdu sa mĂšre lorsqu'elle est dĂ©cĂ©dĂ©e en prison. Sa mĂšre, la meurtriĂšre, mais toujours sa mĂšre. Je me souviens d'en avoir voulu un moment Ă  mes amis de l'Ă©poque, qui n'ont pas su me rĂ©conforter, qui embrayaient sur une autre conversation lorsque j'en parlais. Mais qui aurait envie de parler de ça ? Nous avons tous des histoires douloureuses que nous n'avons pas envie de voir ressortir. Se protĂ©ger soi-mĂȘme J'ai sĂ»rement Ă©tĂ© touchĂ©e beaucoup plus que je ne veux bien l'admettre. Pendant longtemps, je me suis protĂ©gĂ©e, involontairement, des Ă©motions fortes. D'autant que, quelques mois aprĂšs cette histoire, j'ai perdu une grand-mĂšre et un grand-pĂšre adorĂ©. Parfois, ça arrive encore que, lorsque je vis une Ă©motion forte, mĂȘme positive, je me verrouille complĂštement. AprĂšs celle-ci, j'ai dĂ» faire face Ă  plusieurs autres morts douloureuses dans la famille, et je suis aujourd'hui trĂšs anxieuse Ă  propos de la mort, notamment celle de mes parents Ă  laquelle, je le sais, je dois me prĂ©parer. Cohabiter avec la douleur On reprend petit Ă  petit le quotidien, on vit avec cette blessure. J'ai une famille trĂšs soudĂ©e, on se soutient beaucoup, elle m'aide Ă  aller de l'avant, Ă  faire des projets. Je ne pense pas avoir surmontĂ© ce dĂ©cĂšs, d'ailleurs en reparler fait remonter des choses enfouies, donc je suppose que non. J'ai appris Ă  vivre avec elle, je pense. À cohabiter avec elle, plutĂŽt. Je sais que nous avons tous vĂ©cu cela de maniĂšre diffĂ©rente. Par exemple, certains sont allĂ©s voir un psychologue, d'autres non. Nous avons eu en commun la dĂ©tresse, la colĂšre, l'impuissance, la construction dans le manque. Toujours aujourd'hui, c'est une douleur vive que nous avons tous. Je me souviens que nous rigolions souvent des bĂȘtises que faisait ma cousine J. ; quelques mois aprĂšs son dĂ©cĂšs, une autre de mes cousines m'a demandĂ© "mais est-ce qu'on a encore le droit de rigoler de ça?". C'est vrai, est-ce qu'on en avait encore le droit ? Je n'ai pas la rĂ©ponse. Ses yeux, son rire me manquent beaucoup. Sa prĂ©sence invasive lorsqu'elle venait chez nous, elle Ă©talait ses affaires partout. Lorsque je pars en vacances, par exemple, et qu'elle Ă©tait lĂ . Parfois, j'ai encore l'impression de sentir l'odeur de son petit coussin au camphre, qu'elle emmenait partout. Je m'Ă©tais souvent dit que si je me mariais un jour, elle serait mon tĂ©moin. Ce sont aussi des choses dont j'ai dĂ» faire le suite de notre article, ici, avec d'autres tĂ©moignages... Photos Shutterstock Les informations publiĂ©es sur ne se substituent en aucun cas Ă  la relation entre le patient et son psychologue. ne fait l'apologie d'aucun traitement spĂ©cifique, produit commercial ou service. M Campus Aujourd’hui Ă©tudiant en kinĂ©sithĂ©rapie, Mathis Ă©voque, dans un tĂ©moignage, sa vie aprĂšs la mort de sa mĂšre, survenue alors qu’il avait 16 ans. Mathis, 20 ans, est Ă©tudiant en premiĂšre annĂ©e dans un institut de formation en masso-kinĂ©sithĂ©rapie, Ă  Paris. Il a souhaitĂ© tĂ©moigner de son vĂ©cu et de sa reconstruction » aprĂšs le dĂ©cĂšs de sa mĂšre, pour aider ceux qui y seraient eux aussi confrontĂ©. J’ai perdu ma maman peu de temps aprĂšs mon entrĂ©e en premiĂšre S, quand j’avais 16 ans. J’ai perdu le goĂ»t de tout, de travailler, de manger si bien que j’ai perdu 5 kg, de mes passions. Je suis retournĂ© au lycĂ©e deux semaines aprĂšs seulement. J’y allais par amour, pour elle et pour mon pĂšre, car j’étais trop malheureux pour penser Ă  moi. J’ai rĂ©ussi Ă  me motiver juste avec une phrase que je me rĂ©pĂ©tais Pense Ă  maman qui n’aimerait pas que tu abandonnes les cours Ă  cause de son dĂ©part, elle voudrait que la vie continue et que tu rĂ©ussisses. » J’avais de gros problĂšmes de concentration je regardais mes professeurs ou mes amis dans les yeux, j’acquiesçais, mais en rĂ©alitĂ© je n’écoutais pas, tellement je pensais Ă  tout ce qui m’arrivait. Il fallait tout noter, me crĂ©er des images pour fixer les choses dans ma tĂȘte. C’était surtout catastrophique pour lire des textes, ce qui m’a posĂ© problĂšme au bac de français au dĂ©but, je lisais une phrase et je perdais le fil, puis aprĂšs j’en lisais deux puis trois, puis de mieux en mieux Ă  force de persĂ©vĂ©rance. Ma scolaritĂ© est devenue un combat avec moi-mĂȘme ; je me suis battu comme jamais je me suis battu, sans avoir les rĂ©sultats Ă  la hauteur de mon travail. Ce que je faisais ou un ami faisait en dix minutes avant, je mettais dĂ©sormais une heure Ă  le faire. Il faut accepter d’avoir un handicap que l’on a jamais eu auparavant, et que cela dure quelques semaines, quelques mois, quelques annĂ©es, cela dĂ©pend de chacun
 Evacuer cette frustration Je souffrais de cela et je pleurais pour Ă©vacuer cette frustration et je n’ai pas de fiertĂ© masculine qui veut toujours laisser transparaĂźtre une force et qui ne pleure jamais, moi j’ai pleurĂ©, et cela m’a fait beaucoup de bien. Mais je me rĂ©pĂ©tais qu’il fallait ĂȘtre patient, qu’avec le temps, en ne lĂąchant rien, je deviendrai plus fort, plus concentrĂ©, plus appliquĂ© et encore plus dĂ©terminĂ©. Mon pĂšre a Ă©tĂ© extraordinaire dans ses paroles, en me disant Ne regarde pas ce que tu n’as pas fait mais tout ce que tu as fait cette annĂ©e, tous tes efforts, et comme tu as progressĂ©. » Peut-ĂȘtre qu’elle est mieux lĂ  oĂč elle est, oĂč elle ne souffre plus » J’ai eu besoin, au dĂ©but, d’aller tous les jours au cimetiĂšre, cela me permettait d’évacuer, c’était mon Ă©quilibre, mais cela dĂ©pend de chacun. Il ne faut pas y aller si nous n’aimons pas, si cela ne nous fait pas du bien, et surtout ne pas culpabiliser. LĂ , je parlais Ă  ma mĂšre, je pleurais, mais je repartais toujours en ayant sĂ©chĂ© mes larmes grĂące Ă  cette phrase que disait mon pĂšre Peut-ĂȘtre qu’elle est mieux lĂ  oĂč elle est, oĂč elle ne souffre plus. » Cette phrase m’a vraiment Ă©normĂ©ment aidĂ© car je me dis que si la douleur l’a emportĂ©, c’est sĂ»rement que la douleur Ă©tait trop forte. MalgrĂ© sa tristesse, il est important de se dĂ©centrer, de se mettre Ă  la place de l’autre, et d’avoir le courage de dire je prĂ©fĂšre le bien de ma mĂšre que le mien, et ce bien, en rĂ©alitĂ©, c’était surtout la fin de sa souffrance ». Il faut aussi de l’empathie pour se dire que la personne dĂ©cĂ©dĂ©e n’aimerait pas vous voir pleurer, ĂȘtre triste, ĂȘtre malheureux. Par respect pour elle, et de maniĂšre imagĂ©e, pour ne pas la dĂ©cevoir, il faut continuer de se battre et de vivre malgrĂ© la douleur et la souffrance intĂ©rieure. Chacun rĂ©agit Ă  sa maniĂšre d’autres pensent, dĂšs la mort d’un proche, que nous n’avons qu’une vie et qu’il faut en profiter au maximum. Pour ma part, je n’ai pas rĂ©ussi, je n’arrivais pas Ă  penser Ă  moi. AprĂšs avoir avancĂ© dans mon deuil, j’ai petit Ă  petit rĂ©ussi Ă  m’imposer ce nouveau mode de vie nous n’avons qu’une vie et il faut en profiter au maximum. DiffĂ©rent des autres, comme exclu J’ai eu la chance d’avoir des amis qui m’ont fait rire et redonnĂ© le sourire. Mais beaucoup d’autres, avec qui je vivais, au lycĂ©e ou ailleurs, m’ont blessĂ© sans le faire exprĂšs. Des simples phrases comme ma mĂšre vient me chercher » et toutes les insultes liĂ©es aux parents, m’étaient insupportables. Je souffrais de ne plus pouvoir en parler comme eux et donc d’ĂȘtre diffĂ©rent des autres, comme exclu
 Personne ne peut imaginer la douleur de perdre sa mĂšre ou son pĂšre ou un autre proche s’il ne l’a pas vĂ©cu. Donc nous ne pouvons pas en vouloir aux personnes qui ne comprennent pas ou qui sont maladroites dans leurs propos en voulant pourtant nous aider. Mais il faut s’éloigner de ceux qui se plaignent tout le temps, broient du noir et n’ont pas d’empathie. On a besoin d’ĂȘtre encouragĂ© dans notre dĂ©marche de parler, quitte Ă  aller voir un psy Il faut s’entourer de ceux qu’on aime, qui nous apportent des ondes positives, Ă  qui on pourra parler. C’est important de beaucoup parler et d’éliminer, de pleurer, pour extĂ©rioriser ce mal-ĂȘtre. On a besoin d’ĂȘtre Ă©coutĂ© sans ĂȘtre jugĂ©, et d’ĂȘtre encouragĂ© dans notre dĂ©marche de parler, quitte Ă  aller voir un psy et bien comprendre que les clichĂ©s sont faux, aller voir un psy n’est pas rĂ©servĂ© aux fous, si on n’a personne Ă  qui parler ou si on n’y arrive pas. Pour ma part, j’ai eu la chance d’ĂȘtre trĂšs bien entourĂ©, mais j’échangeais surtout avec une dizaine de personnes mon pĂšre et ma copine qui ont Ă©tĂ© exceptionnels, mon frĂšre, mes grands-parents, ma marraine, quelques membres de la famille et de mes amis. Pour se reconstruire, je pense aussi qu’il ne faut pas culpabiliser sur la mort de la personne en cherchant sa part de responsabilitĂ©. Il faut aussi s’évader et se divertir avec ce et ceux que l’on aime. Une de mes grandes passions, le théùtre, m’a beaucoup aidĂ© c’est un moyen d’expression et d’élimination exceptionnel, couplĂ© Ă  du sport, pour se dĂ©fouler et se libĂ©rer de tous nos chagrins, malheurs, Ă©nervements
 Et moi qui adore bien manger », j’ai appris Ă  cuisiner pour tous les jours, et toujours dans l’objectif d’apporter du baume au cƓur Ă  mon pĂšre et moi avec des plats sympas. Il faut s’accrocher Ă  ces petites choses trĂšs personnelles Ă  chacun mais qui nous font du bien. N’avoir rien lĂąchĂ©, c’est aussi ce qui a fait ma force En Ă©tant mieux psychologiquement, j’ai rĂ©ussi Ă  m’encourager, en me disant que je souhaitais faire kinĂ©sithĂ©rapeute depuis tout petit, maman adorait ce mĂ©tier, elle Ă©tait ravie que j’ai eu cette idĂ©e seul et que je puisse la rĂ©aliser, et ça m’a encore boostĂ© dans mon projet. Puis, confrontĂ© aux concours pour entrer en Ă©cole de kinĂ©, j’ai compris que je bossais pour moi. N’avoir rien lĂąchĂ©, c’est aussi ce qui a fait ma force en cette annĂ©e 2017-2018, pour entrer en Ă©cole de kinĂ©sithĂ©rapie. Selon plusieurs amis, j’avais un truc en plus, par exemple aprĂšs un 8 heures – 18 heures avec quatre heures d’amphi, tout le monde rentrait chez lui Ă©puisĂ©, moi j’allais Ă  la bibliothĂšque universitaire jusqu’à 20 heures fatiguĂ© ou non, et parfois je bossais de nouveau dans les transports en rentrant. Je ne me plaignais jamais, contrairement Ă  d’autres soi-disant au bout de leur vie » aprĂšs un cours ou autre. Pour moi c’était long et fatiguant mais c’était comme ça, ce grave Ă©vĂ©nement m’a appris que dans la vie il y a des choses peu importantes, peu graves et des choses qui le sont davantage, on n’a pas toujours le choix, donc on se bat et on avance. Je sais que cette dĂ©termination provient du dĂ©cĂšs de ma mĂšre. J’ai tellement souffert que maintenant je vis diffĂ©remment, je donne tout dans tout ce que je fais car je sais que l’on n’a qu’une vie et que cela va trĂšs vite ! Quatre ans aprĂšs le dĂ©part de ma mĂšre, j’ai toujours des grands coups de mou, des grandes tristesses. Ils sont parfois aussi violents qu’aux premiers jours, mais avec le temps, ils deviennent moins frĂ©quents. Pour autant, cela va bien mieux depuis que j’ai compris qu’il fallait continuer de vivre pour moi, pour mes proches et pour elle. Ma maman Ă©tait exceptionnelle, j’avais une relation trĂšs fusionnelle avec elle. On ne se rend pas compte de tout ce que nos mĂšres font pour nous, il faut leur ĂȘtre trĂšs reconnaissant. J’espĂšre que ce tĂ©moignage pourra aider d’autres personnes confrontĂ©es Ă  un deuil ce ne sont que de petites choses, mais qui, Ă  la fin, nous permettent d’aller mieux. Claire AnĂ© Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă  la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă  consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă  des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe. Question d’Ahmed Technicien Ă  VaurĂ©al. Bonjour, j’ai quittĂ© mon pays il y a 15 ans, j’ai laissĂ© mes parents, mes frĂšres et sƓur pour essayer d’amĂ©liorer mon quotidien et le leur bien sĂ»r. On n’avait pas grand chose, elle s’est battue jusqu’à son dernier souffle Ă  nous offrir tout ce qui pouvait pour notre survie. Il y a deux ans je suis allĂ© la voir. J’avoue que cela m’a fait un grand bien. MalgrĂ© la difficultĂ© de la vie, maman est restĂ© elle mĂȘme, souriante, courageuse, aimante
 Le 6 dĂ©cembre 2008, maman vient de partir au ciel, je dis bien de partir car je ne supporte pas le mot mort ». Ce qui me fait mal c’est que je n’étais pas lĂ , auprĂšs d’elle et je culpabilise. Je ne peux vous dire ou dĂ©crire le chagrin que j’ai en ce moment et je ne sais plus quoi faire. Ca me fait horriblement mal. Ma rĂ©ponse Oui Ahmed, vous ne supportez pas le mot mort » car pour vous, ce mot est synonyme d’anĂ©antissement. Or l’amour, l’amour si fort que vous portez pour votre mĂšre, pour celle qui vous a tant donnĂ© en sachant rester souriante, courageuse et aimante », cet amour, peut-il ĂȘtre anĂ©anti ? La culpabilitĂ© qui est la vĂŽtre de n’avoir pas Ă©tĂ© Ă  son chevet au moment de son grand dĂ©part est le simple reflet de votre amour pour elle et de votre impuissance Ă  avoir pu l’accompagner. C’est ainsi que la douleur de sa perte est amplifiĂ©e par votre frustration de ne pas avoir pu lui exprimer tout ce que vous portiez en vous de lui dire. Et cela, manifestement, vous ne vous le pardonnez pas. Vous portez donc toujours en vous le besoin de lui parler Ă  cette mĂšre si chĂšre, et il n’est pas juste pour vous de penser qu’il est trop tard, puisqu’elle s’en est allĂ©e. En fait votre mĂšre est juste partie suivre le chemin qui est le sien », elle est partie de l’extĂ©rieur de vous », car en effet Ă  l’extĂ©rieur », vous ne la reverrez plus jamais. Par contre elle restera toujours prĂ©sente dans votre mĂ©moire, dans vos pensĂ©es et mĂȘme certainement dans vos rĂȘves. En fait votre mĂšre ne partira jamais de l’intĂ©rieur » de vous donc de votre cƓur. Alors tournez-vous simplement vers vous-mĂȘme pour lui parler et lui dire enfin tout ce que vous portez en vous de lui dire. Cela vous demande juste de prendre le temps, de fermer les yeux et de sentir tout ce qui demande et aspire Ă  s’exprimer » Ă  l’intĂ©rieur de vous. Pour ce faire, vous pouvez aussi vous associer Ă  quelque chose qu’elle aimait, ce peut ĂȘtre la nature, un morceau de musique ou une priĂšre si vous ĂȘtes religieux. Associez-vous Ă  sa prĂ©sence qui est en vous si forte, et laissez aller vos mots, Ă  voix haute, assis dans un endroit tranquille, laissez aller vos larmes aussi et, de toute la force de votre intention, peut-ĂȘtre oserez-vous lui souhaiter Bon voyage maman ». Sans doute serez-vous trĂšs Ă©mu si vous osez cette pratique que je vous recommande. Ne vous occupez pas de cela, laissez faire et quand vous en Ă©prouverez le besoin, renouvelez cette expĂ©rience trĂšs intime avec toute la force dont vous vous sentez capable. C’est ainsi que – peu Ă  peu – votre douleur s’attĂ©nuera. Il y a encore quelques temps, la douleur occasionnĂ©e par l’exil, vous faisait ressentir votre mĂšre si lointaine. Puissiez-vous aujourd’hui, la ressentir si proche de vous. En automne, je rĂ©coltai toutes mes peines et les enterrai dans mon jardin. Lorsque avril refleurit et que la terre et le printemps cĂ©lĂ©brĂšrent leurs noces, mon jardin fut jonchĂ© de fleurs splendides et exceptionnelles », disait le poĂšte Khalil Gibran. © 2008 Renaud PERRONNET Tous droits rĂ©servĂ©s. ————– Moyennant une modeste participation aux frais de ce site, vous pouvez tĂ©lĂ©charger l’intĂ©gralitĂ© de cet article au format PDF, en cliquant sur ce bouton —————- Vous pouvez aussi lire mon article Le travail de deuil. ÉVOLUTE Conseil est un cabinet d’accompagnement psychothĂ©rapeutique et un site internet interactif de plus de 8 000 partages avec mes rĂ©ponses. Avertissement aux lectrices et aux lecteurs Il est possible que les idĂ©es Ă©mises dans ces articles vous apparaissent osĂ©es ou dĂ©concertantes. Le travail de connaissance de soi devant passer par votre propre expĂ©rience, je ne vous invite pas Ă  croire ces idĂ©es parce qu’elles sont Ă©crites, mais Ă  vĂ©rifier par vous-mĂȘme si ce qui est Ă©crit et que peut-ĂȘtre vous dĂ©couvrez est vrai ou non pour vous, afin de vous permettre d’en tirer vos propres conclusions et peut-ĂȘtre de vous en servir pour mettre en doute certaines de vos anciennes certitudes. Cliquez ici pour en savoir plus sur qui je suis Cliquez ici pour en savoir plus sur Évolute Conseil